Compte rendu de la commission du 12 mars 2006
Dans le contexte actuel beaucoup d’incertitudes planes sur les décisions qui vont être prises au niveau du socle commun, mais malgré ce « flou » nous devions réfléchir à la commission collège sur sa mise en place possible.
Quelques collègues ont exprimé leurs positions ou simples réflexions du moment par courrier électronique avant ou après cette réunion. Certains sont plutôt septiques et pensent que ce socle ne constitue pas une solution aux problèmes d’enseignement au collège, d’autres sont inquiets des dérives qu’il peut entraîner (risque que dans certaines classes en difficulté il n’y ait plus que ce « minimum » enseigné).
Les collègues présents le 12 mars étaient majoritairement plutôt pour la mise en place d’un socle commun mais sous certaines conditions préalables que nous jugeons indispensables.
Le constat est quasi unanime que nous n’arrivons plus à enseigner convenablement les programmes actuels et qu’il faut se pencher sur les contenus et compétences qui nous paraissent essentiels et sur les moyens de pouvoir travailler autrement : plus de temps pour la réflexion, pour l’ouverture (interdisciplinarité, histoire des maths...) et pour une meilleure acquisition de ces contenus et compétences.
La mise en place d’un socle commun ne peut s’envisager sans prendre en compte d’autres problèmes :
le traitement des difficultés dès le primaire et l’accueil des élèves qui restent en grande difficulté à l’entrée en 6e,
moins de dispersion dans l’enseignement au primaire et en 6e et 5e (nombre de disciplines enseignées, contenus de ces disciplines),
une organisation différente du collège qui permettent de prendre en compte la diversité des élèves (il ne s’agit ni de recréer des filières ni d’envoyer les élèves en apprentissage à 14 ans !), les PPRE ne nous semblent pas une bonne solution et leur mise en place apparaît pour l’instant très compliquée. Le nouveau texte d’orientation de l’APMEP en cours d’élaboration a pour objectif, entre autres, de proposer des alternatives pour améliorer l’enseignement des mathématiques au collège y compris au niveau des structures. Le point de vue de la commission collège est donc utile aussi pour la rédaction de ce texte.
la question de l’horaire : il nous faut un minimum de 4 h hebdomadaires et des heures dédoublées (indispensables pour des séances en salle informatique en particulier).
Il nous semble également qu’un certain nombre de précautions doivent être prises pour éviter des « dérives » :
le socle commun ne doit pas devenir le seul enseignement, y compris pour les élèves en difficulté ; il ne doit pas être enseigné « en parallèle » mais s’intégrer à l’enseignement de tous les jours,
le socle ne doit pas être défini à partir des évaluations nationales d’entrée en sixième. Il faut fixer le socle commun en premier à partir d’objectifs clairement définis.
il faut bien sur, se donner les moyens de l’acquisition de ce socle pour le plus grand nombre possible d’élèves (il nous semble difficile d’en assurer la maîtrise par tous les élèves) : se pose donc la question de la gestion des élèves qui n’arrivent pas à l’assimiler au cours des quatre années de collège, quels seraient les dispositifs possibles d’aide ?
que deviendront les élèves qui n’auront pas acquis le socle en fin de collège ?
le savoir se construit, le socle commun ne doit pas se réduire à des techniques automatisées, à du par coeur. D’où la nécessité de prévoir un temps d’enseignement suffisant.
Après ces réflexions d’ordre général, nous avons essayé d’établir une liste (non exhaustive) de notions et compétences qui nous semblent devoir se trouver dans un socle commun. Nous sommes partis des propositions du texte cité précédemment. Ne s’agissant ni d’un document officiel ni, sans doute, d’un travail définitif nous n’avons pas cherché à répondre à ces propositions mais nous nous en sommes inspirés pour structurer le débat.
En ce qui concerne la partie numérique nous sommes tombés à peu près d’accord, mais nous avons eu un peu plus de difficulté pour aboutir en géométrie, certains points sont donc à préciser et d’autres à compléter.
Nombres et calculs, organisation et gestion de données
Nous rappelons que l’acquisition de ces compétences s’appuie sur la résolution de problèmes.
Les compétences retenues sont les suivantes :
les quatre opérations sur les nombres décimaux, sans technicité experte (division d’un décimal par un décimal uniquement dans des cas simples).
le sens des opérations.
calcul mental et réfléchi.
la comparaison des nombres décimaux (donner du sens en transformant des écritures, par exemple :
$\scriptstyle 2,58=2+\frac{58}{100}$), calcul d’un ordre de grandeur, contrôle de la vraisemblance d’un résultat.
les pourcentages : appliquer, calculer.
la notion de fraction, prendre une fraction d’une quantité.
quelques éléments de calcul littéral : obtenir ou appliquer une formule, notion de variable, variation d’une grandeur en fonction d’une autre (situations de proportionnalité ou de non proportionnalité).
interprétation d’un plan, d’une échelle.
repérage dans le plan ou sur la droite graduée.
lecture, interprétation de graphiques et tableaux.
Géométrie
réaliser un schéma (figure à main levée),
connaître et savoir décrire les figures planes élémentaires, y compris le cercle,
connaître et savoir décrire les solides actuellement vus au collège,
reconnaître des figures symétriques.
Nous avons discuté sur l’utilité de maintenir tous les solides déjà au programme et sur la nécessité d’exiger la connaissance de théorèmes tels que le théorème de Pythagore, de Thalès...
Il nous a semblé, pour la majorité d’entre nous, que de tels théorèmes n’étaient pas indispensables dans le socle commun, ce qui ne signifie pas leur exclusion des programmes du collège.
La discussion a porté également sur la trigonométrie que nous n’avons finalement pas retenue dans le socle.
Ces propositions méritent encore d’être travaillées, mais nous avons décidé d’arrêter ici pour aborder un autre point à l’autre du jour, les nouveaux programmes de sixième. L’objectif était la rédaction d’un article pour le bulletin vert et pour cela nous avons choisi deux thèmes à développer : les nombres décimaux et l’étude des quadrilatères avec les propriétés de la symétrie axiale.
Nous nous sommes séparés en deux groupes. Le premier a travaillé sur les décimaux à partir d’un texte écrit par Pierre Rey, le deuxième a essayé de démarrer un travail en géométrie. Nous n’avons pas réussi dans ce dernier groupe à trouver des éléments pertinents pour construire un article.