Bulletin Vert n°517
janvier — février 2016
De Pythagore à Einstein, tout est nombre La relativité générale, 25 siècles d’histoire
par Nathalie Deruelle
Belin Pour la science, 2015
192 pages en 18,5 × 24, prix : 24 €, ISBN : 978-2-7011-9501-8
Cette histoire de la physique couvre 25 siècles. Elle met particulièrement en valeur le rôle essentiel des mathématiques dans cette évolution. Elle est enrichie de nombreuses illustrations en couleurs (photographies, figures géométriques, fac-similés), d’encadrés éclairant des points particuliers, de « Pour aller plus loin » fournissant des détails plus techniques. Ne se limitant pas à une succession chronologique, c’est aussi le regard rétrospectif d’une physicienne spécialiste de la Relativité. Voici son plan :
- Prologue
- Chapitre 1 : La science grecque
- Chapitre 2 : L’héritage grec
- Chapitre 3 : Le siècle de Galilée
- Chapitre 4 : Le cadre newtonien
- Chapitre 6 : La lumière insaisissable
- Chapitre 7 : Le siècle d’Einstein, 1905
- Chapitre 8 : Le siècle d’Einstein, 1915
- Épilogue
- Notes bibliographiques, Index
Les ouvrages de vulgarisation sur l’histoire des mathématiques abondent, de même que ceux sur les deux Relativités (restreinte, générale) ; mais la conjonction des deux dans un même volume est plus rare, d’autant plus qu’il ne s’agit pas ici d’une simple juxtaposition, mais bien d’une analyse des liens entre ces deux sujets ; et aussi d’une déclaration d’amour qu’une physicienne fait aux mathématiques : les citations de Galilée « Le livre de la nature est écrit dans le langage des mathématiques » et de Wigner « la déraisonnable efficacité des mathématiques dans les sciences naturelles » reviennent comme des leitmotivs ; l’auteure affirme elle-même que « la physique et la représentation du monde qui en découle ne peuvent se construire que main dans la main avec les mathématiques », « reformuler une théorie consiste à lui faire réintégrer la maison des mathématiques » ; elle souligne qu’Einstein n’aurait pu mettre au point sa théorie sans la préexistence des géométries non-euclidiennes et du calcul tensoriel. Certes on peut regretter quelques lacunes (l’apport des mathématiciens arabes est expédié en dix ou douze lignes), quelques bizarreries dans la terminologie (« angle rectangle »), un erreur d’inadvertance (« l’irrationalité de tous les nombres premiers »), et une certaine hésitation entre l’exposition purement qualitative des théories et leur expression formalisée.
Mais ce livre reste un bon moyen d’acquérir une vue d’ensemble de la progression historique des connaissances scientifiques, à conseiller aux jeunes (à partir du niveau terminale scientifique) ainsi qu’aux enseignants et à tout esprit curieux.