Décès de Rémi Brissiaud le 27 novembre 2020
J’ai conservé la vingtaine d’exemplaires de J’apprends les maths que j’ai fait acheter par la mairie au moment de mon installation à l’école. Je la re-garde comme un pilier. Je considère que Rémi Brissiaud est le premier formateur que j’ai eu la chance de croiser sur mon chemin, fortuitement, par le choix et l’application d’une méthode. Je lui dois la réappropriation des notions mathématiques « fondamentales » à transmettre en cycle 3. Je lui dois une envie ludique de pratiquer des mathématiques et une approche spécifique pour l’entrée dans certains concepts. Rémi Brissiaud m’a permis d’enseigner avec plaisir, lors de ma sortie de l’IUFM, une discipline très ternie par mon expérience de lycéenne. Il est à l’origine de ma rééducation joyeuse et de la construction d’une confiance personnelle suffisante, qui m’a un jour autorisée à pousser les portes de l’APMEP puis de l’IREM.
Cette jolie pile jaune et orange des manuels de CM n’a jamais quitté ma classe. Elle n’est ni un totem ni un mémorial et ne le deviendra pas. Elle me permet de me rappeler que le rapport qu’on entretient individuellement avec une discipline n’est pas statique, qu’il est affaire de rencontres et de plaisirs. Elle m’engage à inviter mes élèves à parcourir gaiement un territoire qui en vaut la peine.
Elle me fait aujourd’hui penser à la tâche que s’est donnée un homme, à ses partages, à ses convictions, à ses explicitations. Respect et gratitude, Rémi Brissiaud.