Bulletin Vert n°495
septembre — octobre 2011
« Parcours de mathématiciens » puis « Parcours d’astrophysiciens »
- « Parcours de mathématiciens » par Philippe Pajot
Éditions Le Cavalier Bleu, 2011, collection « Comment je suis devenu… »
240 pages en 13 × 22,5, prix : 18 €, ISBN : 978-2-84670-285-0
- « Parcours d’astrophysiciens » par Azar Khalatbari
même éditeur, même collection, même format, même prix.
206 pages, ISBN : 978-2-84670-372-7
Ces deux ouvrages ont une même structure : après une introduction, 12 spécialistes (quatre femmes et huit hommes) de la discipline envisagée, exerçant leur activité en France, ont droit chacun à une quinzaine de pages, dans lesquelles on trouve : une photographie, quatre à cinq lignes de présentation, leurs dates essentielles, puis leurs réponses rédigées à six questions : La vocation ; Le cursus ; L’apport à la discipline ; Les figures marquantes ; Principaux ouvrages et/ou À lire, À consulter. À ces rubriques s’ajoutent un encadré sur un point particulier de leurs activités (exemple de travail de recherche, ou activité militante, ...), un autre sur une œuvre d’art (peinture, musique, littérature ou autre) qu’ils apprécient particulièrement. Les annexes contiennent un Glossaire et des informations sur Les formations et Les métiers du secteur en question, avec adresses Internet.
Parcours de mathématiciens contient en outre une préface de Michel Serres, au style fleuri et poétique dont il est coutumier. Les mathématiciens choisis sont : Stella Baruk ; Jean-Pierre Bourguignon ; Michel Broué ; Karine Chemla ; Jean-Paul Delahaye ; Nicole El Karaoui ; Denis Guedj ; Maxim Kontsevich ; Benoît Mandelbrot ; Marie- Françoise Roy ; Wendelin Werner ; Jean- Christophe Yoccoz.
Parcours d’astrophysiciens nous présente : Nabila Aghanim ; Jean-Philippe Beaulieu ; Michel Cassé ; Catherine Cesarsky ; Suzy Collin ; David Elbaz ; Daniel Gautier ; Daniel Kunth ; Roland Lehoucq ; Anny- Chantal Levasseur-Regourd ; Jean-Pierre Luminet ; Hubert Reeves.
Huit des douze mathématiciens présentés, et seulement deux des astrophysiciens, sont passés par une École Normale Supérieure ou par Polytechnique ; dans chaque discipline, quatre sur douze ont eu une vocation précoce, les autres ne s’étant spécialisés qu’au cours de leurs études ; seulement cinq des mathématiciens et un astrophysicien signalent un milieu familial scientifique. Ces données sans valeur statistique (échantillons trop petits, et non aléatoires) peuvent donner des indications sur les intentions des concepteurs de la collection : montrer la variété des itinéraires qui mènent au plus haut niveau scientifique, la grande diversité des personnalités de ces savants, à travers leurs engagements politico-sociaux, leurs goûts ou dégoûts pour la médiatisation et la vulgarisation, leurs préférences pour l’expérimentation ou la théorisation, pour les mathématiques « pures » ou appliquées, pour tel ou tel domaine de leur discipline. Les rubriques Les formations et Les métiers confirment la volonté d’attirer les jeunes vers ces professions. Dans cette dernière optique, on peut regretter de ne trouver aucune description du travail quotidien des chercheurs. Autre détail contestable : est rangée dans les mathématiciens Stella Baruk, qui ne répond à aucune des deux définitions du mot données dans l’introduction, et dont les théories didactiques ne font pas l’unanimité.
Néanmoins ces ouvrages intéresseront tous ceux qui veulent mieux connaître nos scientifiques, ainsi que les lycéens hésitants quant à leur orientation.