Affirmer n’est pas prouver !

Voici une phrase que je répète souvent à mes élèves. Il leur faut du temps et bien des raisonnements pour comprendre ce que signifie démontrer. Du collège au lycée, la géométrie ou l’arithmétique offrent de nombreuses occasions d’argumenter : « pourquoi ce quadrilatère est-il un parallélogramme ? », « pourquoi ce nombre est-il premier ? »… autant d’opportunités de se demander de quelles données on dispose et quelle règle sera pertinente pour construire une preuve irréfutable, reconnue par tous.

Le 12 janvier dernier, un bulletin officiel affirmait la place indispensable des mathématiques tout au long de la scolarité. Qu’est-ce qui motive notre ministère à écrire cette déclaration ? Quand on regarde l’introduction (les résultats inquiétants des élèves français en mathématiques) et la conclusion (les professeurs de mathématiques font un travail formidable), on peut se demander quel raisonnement permet de relier ces deux affirmations et en quoi ces annonces peuvent contribuer à améliorer le niveau des lycén·ne·s en mathématiques.

Suffit-il de proclamer que tout va bien, alors même que sur le terrain, les enseignants sont dépités des conditions dans lesquelles on leur demande de réaliser l’impossible ? Communiquer haut et fort que le choix des spécialités n’influence pas l’orientation change-t-il la réalité des recrutements dans le supérieur ? Affirmer que les élèves qui suivront seulement une heure trente de mathématiques par semaine en Première pourront s’inscrire en option mathématiques complémentaires, alors qu’ils n’auront pas les acquis suffisants pour le faire, est-il honnête pour nos élèves et leurs familles ?

L’expérience sur le terrain montre de nombreux contre-exemples : il suffirait d’écouter les enseignants. Répéter un mantra ou utiliser la méthode Coué ne constitue pas un argument. En quoi ce texte, accompagné de si peu de moyens, peut-il améliorer quoi que ce soit ? C’est un leurre, une esbroufe qui ne trompe pas les enseignants de mathématiques et ne va pas améliorer leur quotidien.

Quelle que soit la qualité de la communication, elle ne remplace ni une preuve irréfutable, ni la cohérence, attendue par tous.

Affirmer n’est pas prouver

 

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