Au fil des maths n°552 Éditorial du bulletin de l’APMEP

Automat(h)ismes

Une fin d’année scolaire inquiétante : la parole politique et son écho dans les circulaires ministérielles paraissent précipiter toujours davantage notre école dans le chaos.

Nous répétons notre opposition aux groupes de niveau. Les établissements, dans toutes les académies, se mobilisent. Les parents aussi font entendre leur voix. Mais rien ne semble suffisant.

Et notre ministère est déjà passé au sujet suivant : après le « choc des savoirs », le « choc d’attractivité » pour le métier d’enseignant. Certes, notre métier n’attire plus. Mais notre ministère ne perçoit-il pas qu’il contribue à cette baisse d’attractivité en modifiant sans cesse l’organisation de notre travail, en contraignant nos pratiques, en empêchant la formation continue et en proposant des modalités à rebours de nos valeurs ?

La seule réponse actuellement proposée est de modifier la formation initiale et d’avancer le recrutement. Reconnaissons que cela va dans le sens de certaines de nos propositions : nous avions notamment pointé la charge de travail trop importante pour les étudiants en Master 2 entre les stages sur le terrain (les cours à préparer, etc.), la formation à l’INSPÉ, le mémoire et le concours ; les conditions de stage difficiles pour les lauréats titulaires d’un master MEEF à 100 % avec leurs élèves. Mais ne pourrait-on pas, pour une fois, prendre le temps d’élaborer un projet pérenne qui permette d’assurer une maîtrise des savoirs disciplinaires, indispensable à la qualité de l’enseignement, et de maintenir une articulation pensée entre les savoirs théoriques, académiques et professionnels ? Le nouveau concours est annoncé dans un an : comment travailler en si peu de temps ? Comment, avec une telle instabilité, donner confiance aux étudiants pour qu’ils s’engagent dans la voie de l’enseignement ? L’attractivité de notre métier se limite-t-elle à ses conditions d’accès ?

Comme toujours, nous ne baissons pas les bras : nous avons signé avec le collectif Maths&Sciences une tribune dans le Monde, nous avons demandé à rencontrer la conseillère ministérielle à la formation initiale, nous répétons une fois de plus que le temps politique n’est pas celui de l’école et que la précipitation amène à proposer des solutions simplistes et inadaptées.

L’année a été dense, mais notre engagement dans notre métier, dans l’APMEP, fait notre force. Et comme le numéro d’Au fil des maths que nous avons entre les mains est une fois de plus enthousiasmant, il contribue à nous redonner l’élan dont nous avons besoin !
 

Claire Piolti-Lamorthe
Présidente de l’APMEP

 

Le mot de la rédaction

L’été est là et nous réfléchissons déjà à la prochaine rentrée : projets avec les élèves, pratiques innovantes, curiosités mathématiques à (faire) découvrir… Ce numéro d’Au fil des maths arrive à point nommé !

Côté fil rouge, vous y trouverez plusieurs articles relatifs aux automatismes en mathématiques : réflexions de fond, mais aussi mutualisation de pratiques et présentation de plusieurs outils qui feront sûrement partie de votre quotidien d’ici quelques semaines.

Le reste du numéro est riche et varié. Prenez le temps de lire la réflexion interdidactique entre mathématiques et physique d’Aurélie Chesnais et Valérie Munier sur la mesure (une belle invitation à travailler avec nos collègues de sciences). Plongez dans les quinze épisodes de la série La Grande Aventure des Maths. Poursuivez votre collection de boîtes en papier… et retrouvez vos rubriques habituelles.

Toute l’équipe éditoriale vous souhaite une pause estivale ensoleillée. Profitez-en pour recharger les batteries.

L’équipe de rédaction

© APMEP Juin 2024

 

Accédez au sommaire du numéro 552

Au fil des maths, c’est aussi une revue numérique augmentée, version réservée aux adhérents

 

Les Journées Nationales
L’APMEP

Publications
Ressources

Actualités et Informations
Base de ressources bibliographiques

 

Les Régionales de l’APMEP