Réunion de la commission « Formation des enseignants » dimanche 20 octobre 2019
Compte rendu de la réunion du 20 octobre 2019 (Dijon)
Les discussions portent principalement sur les conséquences à venir de la réforme de la formation initiale des enseignants. En février 2019, il est annoncé que les concours de recrutement auront tous lieu en fin de M2 à partir de la session 2022 ; pour les masters correspondants, une « ventilation, exprimée en pourcentage, des principaux enseignements au sein d’un volume horaire uniformisé » (sic) est donnée : ici
Depuis, aucune information complémentaire n’a été diffusée. Des annonces officielles devraient intervenir début novembre.
L’obligation d’une année supplémentaire d’études non rémunérées entraînera une baisse du flux de candidats (peu nombreux en mathématiques), déjà constatée lors de la « masterisation » il y a 10 ans. Les dispositifs mis en place, du type AED (assistants d’éducation) ou DCA (dispositif contractuel alternant) ne suffiront vraisemblablement pas à y pallier. Toute incertitude prolongée augmente mécaniquement cette baisse, et rend difficile pour les collègues impliqués la réflexion sur les masters qui ouvriront en septembre 2020.
Tout en regrettant fortement cette absence d’informations, la commission s’attache à dégager des pistes de prises de réflexion et de position pour l’APMEP dans les mois à venir.
Un éclaircissement sur les années de transition est urgent, pour rassurer les étudiants actuels. Les concours doivent être ouverts aux étudiants inscrits en M1 en 2021 (comme lors de la masterisation, concours adapté en juin 2010 ouverts aux titulaires d’une licence, puis concours en juin 2011 ouverts aux titulaires d’un M1). Le statut de fonctionnaire stagiaire doit être garanti aux lauréats de 2021, aboutissant au diplôme de master en 2022.
L’adéquation et la complémentarité de la formation en masters MEEF et des concours doivent être conservées.
Les stages en établissements doivent être progressifs, de l’observation à la pratique accompagnée en M1 et M2. Ils ne doivent pas être en responsabilité avant la réussite aux concours. La procédure de stages choisie, qui peut être différente entre premier et second degré, doit respecter l’égalité de traitement entre les étudiants. La réussite simultanée au diplôme et au concours en M2, charge déjà lourde, est incompatible avec la responsabilité pleine de classes.
Après la réussite au concours, une formation professionnelle et une aide à l’entrée dans le métier conséquentes doivent être mises en place pour tous les lauréats, et d’autant plus pour les titulaires de masters non MEEF. Ceci est incompatible avec un enseignement à plein temps lors de l’année de fonctionnaire stagiaire au moins. L’expertise des INSPE (ex ESPE) dans ces formations doit être pleinement reconnue et sollicitée par les institutions, et les moyens nécessaires doivent être garantis pour leur bonne réalisation.
Les collègues présents détaillent les expériences de recrutement des étudiants sous le nouveau statut d’assistants d’éducation (AED), en L2 pour 2019-2020. Dans les académies concernées, la sélection est faite par les universités en concertation avec les rectorats, les INSPE ne sont pas partie prenante de la procédure. Quelques dizaines d’étudiants ont été recrutés en mathématiques. Les difficultés constatées ces dernières années des anciens AEP pour mener de front leur travail et leurs études soulèvent des inquiétudes sur le devenir des nouveaux AED. Ce statut doit ne requérir aucun temps de travail en dehors des 8h de présence prévues en établissement.
La réunion se termine par un temps d’information et d’échange sur les formations d’enseignants francophones du premier et du second degré dans des pays étrangers. Un certain nombre de collègues présents y participent, avec l’exemple du Liban, des Emirats arabes unis, du Maroc, de la Palestine. Des DU se mettent en place dans certaines universités françaises. La commission regrette d’apprendre que les demandes de détachement des enseignants en mathématiques reçoivent un accueil de moins en moins positif de la part des rectorats.