JN 2015 — Laon

Discours d’ouverture
de la présidente de la régionale
Mahdia Aït Khelifa

 

Mesdames, Messieurs, chers collègues,

 

Au nom du comité régional de Picardie, je vous souhaite la bienvenue dans cette belle ville de Laon, où nous sommes très heureux de vous accueillir aussi nombreux.

Cela fait plus de deux ans que l’équipe organisatrice travaille ardemment pour faire de votre séjour dans l’Aisne un moment mémorable.

Partis à huit dans cette aventure, rejoints ensuite par plusieurs dizaines de collègues bénévoles, nous sommes aujourd’hui près de 500 à avoir choisi de passer nos premiers jours de vacances tous ensemble dans la cité médiévale. Vous voir ici est notre plus belle récompense !

Mais ces Journées Nationales de l’APMEP n’auraient pu être réalisées sans les soutiens qui les ont rendues possibles.

Nous remercions donc la ville de Laon et son service des Affaires culturelles pour leur aide matérielle et logistique, Monsieur Antoine Lefèvre, Sénateur-maire, qui nous recevra tout à l’heure pour la réception municipale, le Conseil général devenu Conseil départemental pour son soutien financier important, le Conseil régional de Picardie, qui lui aussi a apporté une large contribution financière et matérielle, représenté aujourd’hui par Alain Reuter, vice-président chargé de la culture et du patrimoine, conseiller régional du grand Laonnois, l’UPJV et l’IUT de l’Aisne qui a mis à notre disposition les amphithéâtres de l’IUT de Laon, le LAMFA (laboratoire amiénois de mathématiques fondamentales et appliquées) qui a offert l’impression du livret du congressiste, Madame le Recteur, Valérie Cabuil, qui a permis que les enseignants soient libérés pour nous aider et assister aux Journées, représentée par monsieur Ludovic Legry, IA IPR de mathématiques et de l’enseignement des sciences numériques, Monsieur Stanek, DASEN de l’Aisne et la DSDEN de l’Aisne, qui nous ont apporté une aide précieuse pour communiquer auprès des 3500 professeurs des écoles du département les informations sur les JN, représenté aujourd’hui par Monsieur Dermigny, IEN en charge de l’enseignement des sciences, les chefs d’établissements de la Cité scolaire qui ont tout mis en œuvre pour nous faciliter la préparation et l’installation dans leurs locaux, où auront lieu les ateliers pédagogiques et le salon des exposants, ainsi que tous les personnels des lycées laonnois qui nous ont épaulés, les différents partenaires qui ont apporté un soutien matériel ou financier, les conférenciers, les animateurs d’ateliers, les éditeurs et les exposants, tous les collègues et amis, venus nombreux donner un coup de main durant ces quatre jours... et merci à vous également d’être avec là avec nous !

Quelle histoire, la préparation des JN ! C’est la deuxième fois que la Picardie les organise, ce qui n’est quand même pas si mal pour une aussi petite régionale.

En 1981, c’était à Amiens, avec le thème des mathématiques sciences expérimentales, et pour cette année 2015 nous avons choisi le bi-thème « les maths, quelle histoire ?! ».

Au sein de la régionale, pour alimenter notre journal « Récurrence », nous nous sommes intéressés pendant quelques années aux scientifiques nés en Picardie et à leur histoire. C’était un premier pas vers le futur thème des Journées.

Parmi eux, Pierre Méchain et Jean-Baptiste Delambre, bien sûr, que l’on reconnait sur l’affiche des JN, mais aussi Nicolas de Condorcet et René Just d’Haüy, tous quatre membres de la Commission mise en place sous la Révolution française pour uniformiser les mesures. Méchain et Delambre, partis mesurer l’arc de méridien entre Dunkerque et Barcelone, en revinrent avec une définition du mètre ; du mètre divisé par 10 on arrive au décimètre ; on passe ensuite au litre puisque l’on pose que 1 dm3= 1L, et l’on retient que 1L d’eau pèse 1kg. CQFD !

On peut ainsi dire que la Picardie est le berceau du système métrique actuel…

Une douzaine d’articles sur des scientifiques picards sont d’ailleurs rassemblés dans une exposition que vous pourrez voir pendant la Réderie des maths.

Impossible aussi dans ce département et cette région, durement touchés lors du long conflit de la Grande Guerre, de ne pas parler d’Histoire. Le Chemin des Dames et Craonne sont tout près. Nos campagnes gardent encore les stigmates des batailles : il n’est pas rare de trouver encore aujourd’hui des obus dans les champs ou les chantiers de construction ! Les nombreux cimetières qui jalonnent nos routes sont là pour nous rappeler combien les combats furent meurtriers pour les soldats, de toutes nationalités et venus de tous les continents.

Et il n’y a pas meilleur thème pour ces Journées qui se déroulent à l’abri de la cathédrale de Laon, symbole flamboyant du rayonnement de la ville au Moyen-Âge, lorsqu’elle était alors un grand centre intellectuel où l’on venait de toute l’Europe pour étudier les arts libéraux.

C’est ici-même qu’un ecclésiastique nommé Raoul, qui enseignait la musique et les mathématiques à l’école de Laon, imposa l’usage du symbole 0 pour remplacer le point, source de beaucoup d’erreurs dans les calculs. Ce fameux 0, tant redouté de nos élèves et de leurs parents, symbole de la « nullité » !

« Ah moi j’étais nul en maths », entend-on souvent lorsque nous parlons de notre profession, nous autres enseignants de mathématiques ; « Les maths, c’était pas mon truc ! ».

Quelle histoire, ces mathématiques !

Pourquoi nos élèves sont-ils parfois si effrayés, jusqu’à connaître des blocages dans l’apprentissage de notre chère discipline ?

"Mathématiques, ma chère terreur" pour reprendre le titre d’un ouvrage paru il y a quelques années…

Et les filles, pourquoi sont-elles de moins en moins nombreuses à tenter l’aventure des mathématiques ?

Pourtant, les mathématiques sont partout : dans la pollution des eaux organiques de surface, dans la croissance des cerisiers tardifs en forêt de Compiègne, en cristallographie, dans la finance bien sûr, tout le monde le sait depuis la crise financière de 2008, ce qui n’a pas amélioré leur image…

On les trouve même dans un jeu de cartes !

Les mathématiques sont partout, mais elles sont aussi universelles, dites-vous ?

Michèle Artigue nous montrera tout à l’heure comment les mathématiques sont aussi imprégnées des multiples cultures où elles se sont développées.

J’en profite pour vous faire remarquer, mais je me trompe peut-être, que c’est la première fois qu’une femme assure la conférence inaugurale des JN.

Et que sans le faire exprès, nous avons observé une parfaite symétrie et parité dans les conférences !

Au nom de la régionale de Picardie, je vous souhaite de bonnes et fructueuses Journées Nationales à Laon.

 

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