Bulletin Vert n°484
septembre — octobre 2009
Éditorial du Bulletin 484
Pour un programme à long terme
Prendre la présidence d’une association comme l’A.P.M.E.P., maintenant vénérable institution, est une tâche certes exaltante mais, il ne faut pas le dissimuler, également impressionnante.
Il faut dire que l’époque n’aide pas à y voir très clair. Rappelons les faits, juste pour montrer la dépense d’énergie gaspillée à cause d’errances et approximations ministérielles, et qui aurait pu être mise plus à profit pour contribuer à l’élaboration de projets qui méritent davantage de réflexion et de considération.
La réforme des programmes du primaire s’est déroulée dans des conditions que l’on peut qualifier de déplorables et laisse un sentiment d’insatisfaction ; les modalités d’évaluation du socle commun sont encore inconnues et nombres de collègues de collège ne savent trop à quoi s’attendre. La réforme du lycée, pourtant lancée dans un consensus large de volonté de changement, s’est auto sabordée à cause des maladresses et provocations ministérielles. Les projets de réforme de la formation des enseignants soulèvent l’unanimité contre eux, après un rejet massif, jamais inégalé des étudiants et personnels concernés.
Bref, on peut affirmer que tout ne fonctionne pas normalement dans notre maison de l’Éducation nationale qui, il est vrai, se voit de plus en plus souvent traversée par des projets (pour ne pas dire des réformes car le terme ne peut convenir) qui cumulent incohérence, manque de suivi et finalement se dirigent vers l’abandon. Citons seulement pour exemple, car la liste pourrait s’avérer longue, les I.D.D. ou l’épreuve expérimentale de travaux pratique en terminale.
Alors, que faire ?
Se résigner en se lamentant que tout va mal ?
Cela n’a jamais été le credo de l’A.P.M.E.P.
Notre association, osons le rappeler autour de nous, est représentative des enseignants de mathématiques. Bien sûr, la crise de l’engagement associatif, au même titre que politique ou collectif, traverse notre mouvement comme elle traverse la société. Mais, l’A.P.M.E.P. reste toutefois, pour les questions disciplinaires qui ont trait à l’enseignement des mathématiques, le seul acteur représentatif de l’ensemble des professeurs de mathématiques de la Maternelle à l’Université. À ce titre, elle doit demeurer l’un des interlocuteurs de l’Inspection générale et du ministère.
Notre défi est alors de faire face à cette crise, de faire en sorte de conforter cette position de notre mouvement puisque nous en avons les atouts. Rappelons les :
L’une des premières forces de l’A.P.M.E.P. est indéniablement l’ensemble de ses adhérents. Il nous appartient de tout mettre en œuvre pour que l’A.P.M.E.P. renoue avec la croissance du nombre de ceux-ci. C’est une tâche éminemment collective qui requiert l’aide de tous. À cet égard, je tiens à remercier les nombreuses personnes qui ont félicité un « certain rajeunissement du bureau ». Sans jeunisme, sans démagogie, c’est un signe voulu, délibéré et qui souhaite accompagner un mouvement qui se dessinait déjà dans le bureau précédent, qui se confirme dans le comité entrant et que j’écris d’autant plus sereinement qu’il m’a été soufflé par des collègues retraités, pour certains disparus. Ne nous trompons pas, l’A.P.M.E.P. a besoin de tout le monde, de toutes les générations, indispensables à son fonctionnement et à la transmission de sa mémoire. Mais elle a également besoin, et c’est vital pour son devenir, de faire adhérer les collègues depuis la première année de formation jusqu’à la dernière année d’activité.
La deuxième force de l’association réside dans ses Régionales. S’il est un endroit où un mouvement de fond peut naître pour relancer des campagnes d’adhésion, pour alimenter la réflexion du comité et du bureau, c’est bien depuis les Régionales. S’il est donc indispensable d’établir un lien « descendant » du national aux régionales, il est encore plus important d’alimenter les instances nationales de l’A.P.M.E.P. par le dynamisme de chaque A.P.M. régionale. Ces liens doivent être renforcés tout au long de l’année.
La troisième force de l’A.P.M.E.P. est relativement nouvelle puisqu’elle réside dans son site Internet qui, depuis quelques années, est devenu un véritable outil de communication et de relations avec l’extérieur. Le nombre de connections quotidiennes montre que le site est visité très régulièrement et devient une référence, pour certaines de ses rubriques. Les textes et corrigés des énoncés d’examens sont devenus incontournables, pour les collègues mais également pour nos élèves. Il faut remercier les nombreux collègues qui signalent les modifications à apporter, les erreurs qui se sont glissées car le travail est immense ; chacun peut et doit faire évoluer toutes les rubriques du site. Chacun doit s’exprimer dans les forums. Une réflexion sur l’adhésion et le paiement en ligne va également être lancée, pour que le site ne soit pas seulement une vitrine, mais évolue vers une plus grande efficacité encore, pour tous les visiteurs qui auront ensuite envie de soutenir l’association.
On le voit, l’A.P.M.E.P. est donc formidablement outillée tant sur le plan des adhérents que sur celui de ses moyens d’action. Il ne lui reste plus, si j’ose dire ainsi car ce n’est justement pas le plus simple, qu’à faire preuve d’initiative, de propositions mais également de vigilance, pour contribuer à l’amélioration toujours nécessaire de l’enseignement des mathématiques.