Réflexion sur l’enseignement des mathématiques au XXIe siècle les chantiers de l’APMEP

Les réformes, les adaptations, les améliorations elles-mêmes n’ont de sens que dans une vision à long terme, une vision pour les décennies à venir.

La réflexion sur l’enseignement des mathématiques est donc, par nature, une réflexion à long terme.

Jean-Pierre Kahane

Pourquoi ce travail de réflexion ?

Les constats sont partagés par tous, l’enseignement des mathématiques semble en crise et cela date de plusieurs décennies. Les mathématiques modernes n’ont jamais pu atteindre leur but premier, celui de démocratiser l’enseignement des maths en découplant l’apprentissage du milieu culturel de l’élève. Cette réforme a laissé derrière elle une image opposée à ce qu’elle visait, celle d’une discipline réservée à quelques grosses têtes, des élèves à part, non ordinaires, doués d’une intelligence enviée, mais aussi méprisée. De cette période date l’idée qu’être nul en maths est une gloire et que de toutes façons les maths ça ne sert à rien dans la vie de tous les jours.

Les réformes successives n’ont eu de cesse que de vouloir mettre fin à la supposée « suprématie des maths ». Aujourd’hui nous en sommes à un constat peu reluisant : Les évaluations internationales nous considèrent globalement peu performants en mathématiques, les élèves sortants de collège ne sont pas préparés à affronter des programmes de lycée redevenus copieux et décrochent en nombre. Les postes d’enseignants de mathématiques diminuent dans les lycées, des collègues se voient soumis à une mutation, le CAPES n’attire plus et les postes ne sont plus pourvus dans leur intégralité. Le « niveau » de recrutement baisse.

Il est donc tant de redonner de la signification au métier d’enseignant de mathématiques et de redorer le blason de la discipline. Les injonctions successives nous faisant perdre le sens de ce qu’on pensait être notre métier, il faut réagir en se posant la question fondamentale : quelle est la signification de ce qu’on fait ?

Nous devons agir nous-mêmes pour retravailler en profondeur le sens de ce métier, le sens de cet apprentissage, son utilité pour la vie sociale en général.

Agir pour ne pas subir. Une façon de reprendre de la hauteur et de se demander ce qu’il faudrait que nous fassions pour que notre activité ait de la valeur à nos yeux, et à celle de nos élèves.

L’APMEP s’est lancée dans ce chantier, un peu débordant, avec l’enthousiasme des gens qui aiment leur métier et ne veulent pas se laisser réduire à un rôle d’exécutant. Le réseau des adhérents nous a semblé prêt à cette tâche, et même en attente. Nous verrons bien ce à quoi nous arriverons. Le but n’est pas de définir quelle est LA méthode qui va miraculeusement tout régler, mais de permettre la discussion entre nous, de relancer la réflexion, d’apporter des regards extérieurs, de nous confronter à des points de vue divergents. La vertu de cette discussion nous fera du bien. Nous prendrons un peu de hauteur, et si pour 2022 nous pouvons apporter un état des lieux de la profession avec un catalogue raisonné de ce à quoi elle rêve, nous aurons gagné, et seront en position de parler au futur ministre avec ce travail comme gage.

Nous ne visons pas le consensus, mais la synthèse. Au sens d’un éclairage sur les positions diverses que nous portons et sur ce que nous souhaitons. Dans les discussions nous trouverons sans doute des lignes communes, un cap général. Qu’importe que nous divergions ici ou là sur les méthodes à appliquer. Cette richesse sera certainement un terreau à des réflexions futures, et à l’aide à la définition de ce que doit être l’enseignement des mathématiques dans un monde très numérique et devant relever des défis inédits. Certainement que des choses doivent évoluer. Un programme est le fruit d’une époque et révélateur de courants dominants dans l’enseignement.

Il n’y aura pas de courant dominant, tout doit être discuté et dit. Nous en ferons une compilation organisée.

Les textes d’orientation de l’association seront certainement enrichis et revus après ce travail de fond.

 

But de ce travail

Aboutir au printemps 2022 à un document publiable qui fera état de la réflexion de la profession sur la question qui sert d’axe à ce travail : « Que signifie enseigner les mathématiques aujourd’hui ? »

 

Un calendrier prévisionnel

  • Novembre 2020
    Premier travail de réflexion mené par le Comité National.
    Un premier brassage d’idées en quatre ateliers qui a abouti à une première synthèse, disponible sur le site de l’APMEP.
  • De mars à décembre 2021
    Réflexion menée dans les Régionales, et dans les associations et organisations partenaires.
    Le cadrage de cette réflexion est proposé par le Bureau National.
  • Juin 2021
    Le séminaire 2021 est consacré à cette réflexion, en bénéficiant d’apports théoriques de chercheurs ou de personnalités reconnues.
  • À partir de juin 2021
    Un questionnaire à grande échelle, à destination des adhérents et de tout enseignant de mathématiques qui le souhaite.
  • De septembre 2021 à mars 2022
    Synthèse générale — publications des actes.

 

Cadrage

 

Questionnaire

Le questionnaire pour participer à cette réflexion a été mis en ligne, il n’est plus disponible : nous sommes dans la phase de traitement des réponses reçues.

 

Contribution Individuelle

Vous pouvez également écrire à enquete_apmep@apmep.fr pour nous apporter votre contribution à ce chantier.

Merci de votre aide et de votre apport à ce chantier ! Il prendra forme grâce à vous.

 

Point d’étape

Le dépouillement des contributions n’est pas terminé car long et complexe du fait des questions ouvertes : voici un premier point d’étape.

 

Bibliographie

 

Les Journées Nationales
L’APMEP

Publications
Ressources

Actualités et Informations
Base de ressources bibliographiques

 

Les Régionales de l’APMEP