par Éric Jacques

Ellipses, novembre 2015
374+24 p. en 16 × 24, prix : 24.50 €, ISBN : 978 2340 008519

Ce livre présente une douzaine de savants qui ont laissé une empreinte sur l’évolution des sciences, élargi par leurs explorations aventureuses les frontières du monde, et se sont impliqués dans une action politique aboutissant à des réformes révolutionnaires.

Il est divisé en sept parties :

• 1) Des aventuriers légendaires
  Pythagore, Archimède
• 2) Des aventuriers inattendus
  Tycho Brahe, René Descartes, Johanes Kepler, Isaac Newton, Maupertuis, Émilie du Chatelet
• 3) Des aventuriers révolutionnaires
  Antoine-Laurent de Lavoisier, Lazare Carnot, Napoléon Bonaparte, Antoine Parmentier
• 4) Des aventuriers d’Egypte
  Dominique Vivant Denon, Nicolas Conté, Joseph Fourier
• 5) Des aventuriers des sciences impériales & royales
  Louis Joseph Gay-Lussac, Alexandre von Humboldt, André Marie Ampère, François Arago
• 6) Des aventuriers des sciences françaises
  Louis Pasteur, Antoine-César Becquerel, Henri Becquerel, Marie Curie
• 7) Des aventuriers des sciences nouvelles
  Niels Bohr, Albert Einstein, Paul Langevin

La grande majorité de ces scientifiques sont français, la plupart physiciens, comme l’auteur.

Celui-ci a testé ces textes en donnant des conférences et n’a pas cherché l’exhaustivité, laissant de côté les sciences égyptiennes, mésopotamiennes, chinoises, indiennes, arabes, … ; et ne retenant que deux femmes. On se laisse entraîner avec plaisir dans une aventure rocambolesque à travers le monde ou avec effroi pendant la Terreur ou la mise au point de la bombe atomique.

Le style est alerte, parfois un peu rocailleux. Le cahier en couleur donne une galerie de portraits très expressifs.

Je formulerai toutefois deux critiques :

• L’absence d’un index recensant les nombreux scientifiques cités, par exemple Fermat et Pascal dans le chapitre Descartes, Lagrange et Legendre parmi les aventuriers révolutionnaires
• Des imprécisions ou des à-peu-près regrettables dans un texte historique ; par exemple :
  page 32 (myriades d‘Archimède) : la valeur d’une pile d’exposants n’est connue que si on précise quel parenthésage on choisit ;
  page 162, Napoléon est présenté comme le seul dirigeant à avoir été membre de l’Académie des Sciences : ceci n’est exact que si l’on remplace dirigeant par chef de l’Etat ;
  page 291, le train dans lequel Marie Curie emporte son stock de radium à Bordeaux, part avec beaucoup de fantaisie de la gare Montparnasse, traverse la Brie tandis que se dessinent au loin les noires forêts de Fontainebleau ;
  page 358-9 il faudrait préciser la date de mise en place du gouvernement provisoire et citer le plan Langevin Wallon.

La lecture de l’ouvrage tel qu’il est, en totalité ou par chapitre, peut servir de point de départ à une étude pluridisciplinaire sur l’histoire des relations entre la science et le pouvoir, ou entre une recherche et ses applications.