Bulletin Vert no 451
mars — avril 2004

NIELS HENRIK ABEL ET SON ÉPOQUE

par Arild STUBHAUG, traduit par Patricia CHWAT et Nicolas PUECH,

Springer-Verlag France, 2004, 464 p.

ISBN : 2-287-59746-8

 

Il s’agit de la traduction française annotée d’un ouvrage publié en norvégien en 1996 et déjà traduit en anglais en 2000. L’ouvrage, abondamment illustré de manuscrits, de portraits et de paysages en couleurs, commence par situer les Abel, famille de pasteurs protestants de la côte norvégienne en faisant remonter leur généalogie au XVIIe, tandis qu’évoluent les relations entre Danemark, Suède et Norvège sous l’œil de la Grande-Bretagne, puis de l’empire napoléonien. Il décrit ensuite l’enfance de Niels Henrik, ses études à Christiana (la future Oslo) à l’école cathédrale, puis à l’université, où les professeurs détectent vite ses aptitudes en mathématiques tandis qu’il se plonge dans les traités d’algèbre de la renaissance italienne puis dans les travaux de Lagrange. Il publie ses premiers travaux (qui le conduiront à une théorie des fonctions elliptiques) dans une revue de sciences naturelles qui vient de se créer. Il travaille ensuite sur l’équation du cinquième degré. Ceci lui permet d’obtenir un subside pour un voyage qui le conduira successivement à Berlin, Prague, Vienne, en Italie, puis à Paris. Il soumet son travail à l’académie qui désigne comme rapporteur Cauchy et Legendre, mais le manuscrit s’égare ainsi qu’un autre texte soumis à Fourier. Il rencontre Joseph Liouville qui n’a que 17 ans, mais pas Évariste Galois qui mourra avant d’avoir pu faire reconnaître son génie. Il rentre en Norvège sans avoir pu obtenir le poste de professeur qu’il méritait ; il est emporté par la tuberculose alors qu’il n’a que 26 ans. On peut déplorer que son génie ait été mieux reconnu à Berlin (où Crelle lui ouvre son journal qu’il vient de créer) qu’à Paris. Depuis la communauté mathématique lui a rendu hommage en donnant son nom à de nombreux concepts et, pour le bicentenaire de sa naissance, à un prix compensant l’absence du Nobel dans notre discipline.

Très documenté, épicé de nombreuses anecdotes, fourmillant de détails sur la vie en Norvège et sur le mouvement des mathématiques au début du XIXe, complété par une bibliographie commentée, ce livre, qui se lit avec plaisir, pourra servir de base à un travail interdisciplinaire dans les classes avec les historiens.

Exprimons un seul regret : la mise en pages finale a tronqué ou doublé certains paragraphes. Les éditions Springer nous avaient habitués à une meilleure finition.

 

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