Réunion des commissions 1er degré et Collège samedi 21 septembre 2024
Les commissions se sont tenues au local de l’APMEP à Paris de 9h30 à 17h. Une quinzaine d’enseignants étaient présents.
Point sur la rentrée en collège
La mise en place des groupes
Les « groupes » ont été mis en place dans la majorité des établissements représentés mais leur mise en œuvre a été bien différente. Une constante néanmoins : les moyens nécessaires à la mise en place des groupes ont conduit à une baisse de moyens pour d’autres disciplines ou pour d’autres actions avec par exemple l’abandon du soutien — renforcement ou la disparition de groupes en sciences ou en langues ou encore la disparition des groupes d’AP [1].
Dans certains établissements, l’incertitude politique a conduit les chefs d’établissements à attendre… Les emplois du temps ont alors été réalisés sans prendre en compte les groupes. Dans d’autres, les groupes sont mis en place sur une partie des heures seulement ou de manière différente selon les classes (groupe avec enseignant surnuméraire ou pas).
Les groupes constitués peuvent être composés à partir des indications données par les collègues de l’année précédente (surtout en 5e ; en 6e, cela est plus difficile car les élèves viennent de différentes écoles avec des niveaux d’exigence qui peuvent être différents) ou à partir des résultats aux évaluations nationales. Ils peuvent aussi avoir été réalisés en prenant en compte la maturité dans le statut d’élève, en faisant abstraction du niveau en mathématiques.
Ces groupes peuvent être hétérogènes ou homogènes (avec dans ce cas des effectifs variables et notamment plus faibles pour les groupes avec les élèves les plus fragiles). Le volume horaire reste très souvent identique pour tous les élèves ; cela rend la tenue de progressions communes difficile puisque le rythme de travail est le même pour tous les élèves (on ne donne pas plus de temps aux élèves les plus fragiles parfois même ils ne
peuvent pas être dans des groupes à effectif réduit). Certains établissements envisagent des contrôles communs qui permettront de réajuster les groupes au fil de l’année mais cette pratique n’est de loin pas généralisée.
Des établissements ont fait le choix d’un pilotage par l’évaluation : les évaluations sont construites en amont pour permettre aux enseignants de réguler les apprentissages. Néanmoins, il est à noter que des changements de groupes en fonction des résultats aux évaluations en cours d’année sont peu envisagés ; mis à part pour des cas particuliers, souvent non liés à des compétences mathématiques (comme un élève impliqué dans une situation de harcèlement par exemple).
La réduction des effectifs dans les groupes est appréciée mais la nécessaire régulation entre enseignants pour réajuster les groupes et penser le travail en équipe (progressions et/ou évaluations communes) engendre des temps de concertation entre enseignants. Souvent, faute de moyens, ces temps sont pris sur du temps d’enseignement.
Dans les établissements où la mixité sociale existe, la mise en place de groupes de niveaux homogènes risque de rompre l’équilibre dans les classes et d’engendrer des problèmes de comportement lorsqu’on rassemble dans une même classe les élèves les plus faibles (alors qu’une pratique du tutorat avait été développée avec de belles réussites dans les groupes classes).
Plusieurs collègues signalent des problèmes de locaux (manque de salles) voir des problèmes d’effectifs côté enseignants pour une mise en œuvre sereine de la mesure (pas assez d’enseignants pour aligner les groupes.)
Par ailleurs, lorsqu’un enseignant de mathématiques travaille avec des élèves issus de 2 ou 3 classes différentes, cela rend difficile la mise en place de projets interdisciplinaires avec les collègues (nécessité de travailler avec 2 ou 3 collègues d’une autre matière en parallèle…).
Il est aussi à noter que la mise en place des groupes peut conduire un professeur de mathématiques professeur principal à ne plus avoir en cours des élèves dont il est pourtant PP [2]…
Enfin, la création des groupes a engendré une baisse importante des moyens en éducation prioritaire. En effet, les moyens spécifiques alloués ont été redistribués au profit de tous les autres établissements de l’académie.
La question de l’information des parents a aussi été soulevée. Très souvent, il n’y a pas eu de communication envers les parents pour expliquer la mise en place des groupes.
En marge du partage de pratiques dans les différents établissements, des conclusions de l’intervention d’Eric Roditi à la COPIRELEM [3] de juin 2024 sont partagées. On retiendra notamment que ce qui tire les résultats vers le bas, ce sont les groupes de niveau et le redoublement (et que ce qui a un effet nul : le port de l’uniforme.)
Références à consulter :
- La France face à la diversité de l’enseignement des mathématiques : programmes scolaires, pratiques enseignantes et effets sur les apprentissages
conférence d’Éric Roditi, Université Paris Cité, Laboratoire EDA
5 juin 2024, 50e colloque COPIRELEM - [Améliorer l’enseignement : perspectives internationales — Comment fonctionne le Fonds de dotation pour l’éducation ?
conférence de Kevan Collins, Congrès international — Les sciences cognitives dans la salle de classe
28 et 29 mars 2019 de l’IMA à l’UNESCO
Le climat général
La mise en place des groupes semble démobiliser les enseignants sur les autres dispositifs.
Certaines pratiques « managériales » viennent mettre à mal les enseignants. Dans une académie, le choix a été fait de libérer tous les enseignants de mathématiques la même demi-journée pour permettre des temps de concertation et/ou de formation non rémunérés. Par ailleurs, lorsqu’un enseignant se voit libérer d’une heure de classe en raison d’une sortie des élèves, l’établissement déplace le cours non effectué par l’enseignant, sans concertation avec ce dernier. Cette maltraitance institutionnelle remet de surcroît en question l’horaire plancher par élève.
La question des PACTES a également été évoquée. Il n’est plus possible dans certains établissements de rattraper des heures de cours si un pacte n’a pas été signé. Ou encore, il est nécessaire d’avoir signé un pacte RCD [4] avant toute sollicitation pour un pacte d’une autre nature. Les pactes des PE [5] intervenant en collège devant être pris sur les pactes des IEN [6] en circonscription et non sur la dotation collège, ces derniers disparaissent, faute de moyens suffisants.
Autre sujet concernant la rémunération : celle des coordonnateurs de labo maths : des académies proposaient des IMP [7] pour la coordination ; elles ont disparu en cette rentrée.
La communication en ce début d’année scolaire avec une ministre démissionnaire est très compliquée. Il est ainsi regrettable de ne pas avoir de communications officielles par rapport au brevet et d’apprendre les nouvelles dispositions mises en place par les médias…
Les membres de la commission n’ont pas connaissance d’un bilan concernant la « nouvelle 6e version 2023/2024 », ils regrettent qu’il n’ait pas été diffusé / réalisé. Les échanges de la commission ont notamment porté sur la présence des PE pour des heures de soutien au collège. Globalement, il a été relevé un manque de temps de concertation et de coordination entre PE et PLC [8]. Des PE ont pu avoir le sentiment d’être méprisés par les PLC qui ne disposaient pas de temps pour échanger avec eux. A l’inverse, des PLC regrettent de ne pas avoir pu échanger avec les PE qui prenaient en charge les élèves les plus fragiles pour co-construire des séances. Pourtant, lorsqu’ils ont pu avoir lieu, ces temps ont toujours été riches et formateurs pour les deux catégories de personnels concernés.
Point sur la rentrée dans le premier degré
Des évaluations ont été mises en place à tous les niveaux (CE2 et CM2 s’ajoutent aux deux évaluations de CP, à celle de CE1 et de CM1 de l’an dernier). Les PE bénéficient de 6 h de décharge sur les horaires d’APC [9] pour la saisie des résultats des évaluations (les élèves composent dans des cahiers version papier et l’enseignant doit ensuite saisir les réponses de chaque élève).
Les résultats qui sont sortis informatiquement ne sont pas conformes au ressenti des enseignants lors de la saisie individuelle. Des élèves sont situés dans le groupe à besoins alors qu’ils semblent, au regard des cahiers, avoir compris. L’analyse informatique n’est pas suffisamment affinée.
Les remplacements sont déjà tendus, les moyens de remplacement octroyés aux circonscriptions sont insuffisants.
Point EAFC
Les journées nationales sont apparues dans certains plans de formation académiques avec rémunération de 120 € par journée de formation sur temps de vacances.
Le premier degré ne dépendant pas directement de l’EAFC [10], les PE ne peuvent pas s’inscrire pour les journées au même titre que les personnes appartenant au 2e degré.
Point sur les journées nationales
Réunion de la commission : dimanche 20 octobre 14h — 15h30
Diaporama support à préparer pour :
- Présenter la commission
- Question d’actualité n°1 : les nouveaux programmes
- Question d’actualité N°2 : les groupes
- Question d’actualité N°3 : les évaluations nationales
- En vue de la table ronde du lendemain : question via Digistorm
- Mercredis de l’APMEP : présenter le dispositif ; demander aux collègues s’ils seraient prêts à intervenir
La table ronde : lundi 21 octobre 14h — 15h30
La table ronde rassemblera trois ou quatre intervenants sur le thème « La perception des mathématiques dans la société : l’influence de cette perception sur son enseignement et l’influence de cette perception sur la réussite des élèves. »
L’idée est de mettre en avant différents regards sur les mathématiques en fonction du profil de chaque intervenant.
Différents intervenants ont été sollicités.
Un temps de travail complémentaire en visioconférence est prévu pour finaliser les questions et le déroulement de la table ronde.
Point Actualités de l’enseignement des mathématiques au collège et au premier degré
Des nombreuses interrogations animent nos échanges :
- Interrogation quant aux nouveaux programmes : où en est-on ?
- Les projets de programmes des cycles 1 et 2 ont été publiés en avril, soumis à consultation et puis … ?
- Dans la composition du Groupe chargé de l’Élaboration des Projets de Programmes pour le cycle 3, il est indiqué « cycle 3 (CM1, CM2) : la 6e ne fera-t-elle plus partie du cycle 3 ?
- Le contenu des évaluations nationales est rapidement abordé. Ainsi, en 5e, l’évaluation concerne uniquement les automatismes.
Point sur les mercredis de l’APMEP
La fréquence de 2 à 3 mercredis de l’APMEP par période est proposé. Les journées nationales du Havre seront l’occasion de rechercher des intervenants.
Voici une première liste d’intervenants qui pourront être sollicités :
- Agnès Batton
- Hélène et Jean-François Zucchetta
- Agnès Gateau : Présentation de Cormecouli
- Blandine Masselin – Présentation des lessons studies
- Joris Mithalal : Un peu de géométrie
- Groupe IREM de Lyon : Les fractions
- LéA Ecl@Maths (Rennes ou Valence ou Pierrelatte)
- Stéphanie Bocquillon : Mise en place d’une CAP (communauté d’apprentissage professionnel)
- Sophie Roubin et Pierre Ruetsch : Motifs et régularités au cycle 1