La nouvelle sixième

Dans le Bulletin officiel n°16 du 20 avril 2023, une nouvelle organisation des enseignements dans les classes de sixième au collège est posée par le ministère de l’éducation nationale : « à compter de la rentrée 2023, une heure hebdomadaire de soutien ou d’approfondissement visant à renforcer les connaissances et les compétences en mathématiques ou en français est instaurée pour tous les élèves de 6^e dans le cadre des 26 heures d’enseignement ». D’autre part, le dispositif « Devoirs faits » est rendu obligatoire pour tous les élèves de 6^e.

L’APMEP a réagi à ces annonces dans deux communiqués, un premier le 22 janvier 2023 après les annonces présidentielles et un second en juin 2023.

Évaluations nationales

Dates de passation du 11 au 29 septembre.

Il semble que l’information auprès des élèves de 4^e ne soit pas généralisée. Dans certains collèges, des exemples de questions ont été données.

Des ressources sont disponibles sur Eduscol pour l’exploitation des évaluations nationales
Les évaluations sont très cadrées. Pour l’organisation et la passation, trois types de personnels sont prévus (chacun devant être rentrés sur le logiciel dédié). Une notice est prévue pour les personnels faisant passer les évaluations. L’utilisation du brouillon est autorisée.

Les évaluations de 6^e et de 4^e doivent être organisées sur un même temps contraint de 3 semaines, ce qui pose un problème pratique (manque de postes informatiques, le temps de passation implique des débordements de cours …). De plus, il est difficile pour un élève de se mobiliser sur différents champs sur 50 minutes. On se questionne sur la pertinence du test en début d’année après une période de deux mois de vacances.

La formation continue

Des directives ministérielles relayées par les rectorats ont été annoncées début septembre. Elles demandent que les formations soient organisées hors du temps de face à face pédagogique et ce progressivement : 30 % des formations au 1^er trimestre, 50% au 2^nd pour atteindre 100 % à la rentrée 2024.

Pour les formations sur le temps de face à face pédagogique elles devraient être conditionnées au remplacement des enseignants (RCD) ou au déplacement des cours.

Les modules de transférabilité, qui étaient initialement prévus pour être des temps d’échange entre enseignants et de co-construction de projets, seront organisés désormais en asynchrone et en distanciel (Quel sens sera donné à ce temps de formation ?).

Ces directives arrivent alors même que de nombreux rapport signalent que la formation des enseignants est défaillante :

• rapport de la cour des comptes
• Rapport d’information du Sénat

Dans le premier degré les changements semblent ne pas avoir d’impact car les formations ont lieu hors temps devant élèves (108h d’Obligations Réglementaires de Service). Cette organisation néanmoins, peut poser problème car, avec la mise en place du pacte, le 1er degré verrait toute ses formations décalées les mercredis après-midi.

Pour rappel, dans le primaire, les 27 heures par semaine ont été transformées en 26h et l’heure récupérée est devenue un temps de formation pour les enseignants (et sont devenues les 108h d’Obligations Réglementaires de Service). De plus les temps de surveillance de la récréation sont inclus dans les 24h de services auxquels s’ajoutent les temps d’accueil de 2 fois 20 minutes par jour.

Actuellement, pour le 2^nd degré, les plans de formation sont bloqués dans les académies. Une des conséquences est l’absence d’ordres de mission pour les groupes IREM.

Un point qui nous semble important est de pouvoir continuer à avoir des formations dans les domaines que l’on a choisi et non seulement des formations à public désigné.

Questionnements à l’issue de la discussion en commission :

• Si les enseignants ne se forment plus, il y a un risque de dégradation de la qualité des cours devant les élèves.
• Comment vont s’organiser les temps dédiés à la correction des actions type concours. C’était déjà du bénévolat, cela risque d’être fortement remis en cause si cela doit s’organiser sur des vacances.
• Les journées à rallonge pour les enseignants (cours + formations en distanciel en fin de journée). Dans certaines académies : le temps en visio-conférence se fait à partir de 17h, ce qui pose des difficultés logistiques car les établissements scolaires ferment à 17h30 ou 18h.
• Les formateurs enseignants de terrain vont quitter l’EAFC, la place sera-t-elle occupée par des formateurs et organismes qui viennent du privé et qui coûtent beaucoup plus ?

La commission évoque aussi les impact pour l’association :

• Les mercredis après-midi ne pourront plus être disponibles ; le temps pris pour les formations sera du temps et de l’énergie pris sur les adhérents.
• Si toutes les formations organisées pendant les vacances se télescopent sur les deux premiers jours des vacances, les enseignants seront obligés de faire des choix (par exemple, pour les journées nationales de l’ APMEP).

Questions d’actualité aux Journées Nationales à Rennes

Les commissions 1^er degré et collège organiseront cette année encore une table ronde.
Sujet retenu : les fondamentaux (suite à la parution de la note de service du 10-1-2023)

Dans cette note, les fondamentaux correspondent plutôt à des « agrégats » de compétences.

On souhaite avoir quatre intervenants :

• Un chercheur dont le domaine de compétence ne soient pas les mathématiques
• Un⋅e didacticien⋅ne des mathématiques
• Un⋅e format⋅eur⋅rice issu⋅e du 1^er degré
• Un⋅e enseignant⋅e du 2^nd degré

Texte de présentation pour la table ronde :
Les fondamentaux, retour aux fondamentaux, savoirs fondamentaux, sont des expressions récurrentes dans la communication institutionnelle.

• Qu’est-ce qu’un « fondamental » pour vous ?
• Quels sont, pour vous, les « fondamentaux » en mathématiques, aujourd’hui à l’école et au collège ?
• « Retour aux fondamentaux » : les savoirs fondamentaux en mathématiques sont-ils figés ?