Bulletin Vert n°478
septembre — octobre 2008

Hommage à Henri Bareil Texte de Jean François Bergeault

 

Monsieur Bareil,

Tout comme de votre vivant, je ne peux vous tutoyer et m’affranchir de ce vouvoiement de respect, vestige de mon éducation.

Aujourd’hui, bizarrement, je sens mes épaules un peu plus lourdes, lourdes d’une responsabilité dans mes positions et mes actions, que votre écoute et vos conseils bienveillants me garantissaient d’un fourvoiement dans la facilité, loin des valeurs essentielles.

Parmi les multiples qualités mises en évidence lors de votre départ, je voudrais en souligner une : la congruence. Vous avez compris qu’une idée si belle et si bien déclamée soit-elle n’est rien si elle n’est pas incarnée ; cette qualité d’adéquation entre l’intellectuel et l’action, si difficile à avoir et à tenir, faisait selon moi la force de vos interventions.

À plusieurs reprises, vous avez croisé mon chemin et vous l’avez à chaque fois justement éclairé. Votre souci était, toujours dans la modestie, d’augmenter l’autre, non en lui montrant le but à atteindre, mais en descendant vers lui et en l’accompagnant un moment sur sa route, tel celui que vous admirez.

Pour tout cela, vous qui maniez si bien la langue, je voudrais vous offrir humblement un de ses plus beaux mots selon moi : « merci ».

 

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