Baisse des filles en sciences depuis la réforme un problème majeur et persistant

communiqué
du 18 juin 2024

 
communiqué du 18 juin 2024
par le Collectif Maths&Sciences

 

Cette note du Collectif Maths&Sciences a pour but de mettre fin à une controverse créée il y a quelques semaines par l’ancien ministre de l’Éducation nationale et ses principaux partenaires acteurs de la mise en place de la réforme du lycée de 2019 (controverse relayée par l’Express [1]). Cette note est destinée à éclairer le débat public en prenant appui, comme de coutume, sur les données publiques de la Deep [2].

Dans la lignée de notre analyse de l’évolution du poids des sciences dans le bac général [3], nous montrons que les légères améliorations observées depuis 2 ans sur les effectifs des élèves en parcours scientifiques restent bien négligeables devant les ruptures provoquées par la réforme du lycée de 2019 [4].

Le texte complet de cette note est disponible sur le site du collectif Maths&Sciences dont voici les grandes lignes et quelques extraits. Deux annexes donnent les détails des données en lien avec les graphiques du communiqué.

 

Les évolutions des parcours scientifiques en première générale

Les graphiques présentés dans la note du collectif couvrent la période de 2018 à 2023 (2018 étant l’année d’application de la réforme pour ce niveau). Une brève analyse conduit aux conséquences de la réforme du lycée :

  • Les effectifs scientifiques sont restés stables, mais ceux des élèves polyvalents en sciences (suivant 3 disciplines scientifiques) ont chuté de plus d’un tiers depuis 2018.
  • Cette chute est plus importante pour les filles. La part des filles parmi les élèves suivant au moins 2 disciplines scientifiques a diminué depuis la réforme, passant de 47,5 % en première S en 2018 à 44,9 % en 2023.

 

Les évolutions des parcours scientifiques en terminale générale

Pour la classe de Terminale, les graphiques analysés couvrent la période de 2019 à 2023 (2019 étant l’année d’application de la réforme pour ce niveau). Avec pour conséquences :

  • Les effectifs scientifiques de terminale générale ont chuté de plus de 20 %, avec une perte de polyvalence scientifique qui touche tous les élèves. Cette chute dépasse 40 % pour ceux qui suivent 6 h de maths ou plus.
  • Cette chute est plus forte pour les filles, quel que soit le nombre d’heures de maths suivies. En conséquence, la part des filles a chuté dans tous les parcours scientifiques, passant de 47,5 % à 38 % pour les élèves scientifiques suivant au moins 6 h de maths, et 32 % parmi ceux qui en font plus de 8 h.
  • On observe depuis 2021 une légère remontée des effectifs qui restent toutefois inférieurs en 2023 à ceux de 2020, première année après la réforme. Elle est négligeable devant la chute de 2019.

 

Conclusion

La tendance à l’augmentation des effectifs scientifiques en terminale depuis 2021 est incomparable avec la chute provoquée par la réforme. Pire, elle reste encore inférieure de 6 % à 2020, première année après la réforme, alors que l’effectif total des élèves a légèrement augmenté.

Il est donc faux de penser que l’augmentation observée en terminale entre 2021 et 2023 a résolu les problèmes mis en évidence lors de la mise en œuvre de la réforme :

  • Chute inédite des effectifs scientifiques, particulièrement forte lorsqu’on inclut les maths.
  • Perte de polyvalence scientifique pour tous les élèves.
  • Aggravation inédite des inégalités liées au genre dans les sciences.

 

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