Commission Lycée Compte-rendu de la réunion des 26 et 27 janvier

Présents : D. Vergès (Bordeaux), O. Maupu (Orléans), G. Bouvart (Nancy), M.C. Palandjian (Toulouse), P. Pombourcq (Toulouse), C. Combelles (Aix-Marseille), F. Laroche (Montpellier).

En attendant la réforme du Lycée les participants ont essayé de réfléchir ensemble à des questions d’actualité. Les discussions furent parfois animées et ont montré diverses manières d’appréhender le présent et le futur…
Par ailleurs, suite à un courrier envoyé à X. Darcos, P. Pombourcq et C. Combelles doivent rencontrer M. Sherringham, conseiller de X. Darcos, au cours du mois de Février.

L’épreuve pratique en TS (EP)

Rien de bien neuf depuis les journées de Besançon. Le ministère n’a toujours pas pris de décision sur l’épreuve finale, et ce retard commence à démobiliser les professeurs mais il n’a peut-être pas grande signification, vu l’ambiance d’attentisme actuelle.
La demande de ressources est importante, par exemple sur le site APMEP (la brochure que prépare Jacques Lubzanski aura certainement un grand succès). G. Bouvart montre quelques exemples intéressants de sujets rédigés. Quant aux logiciels, Géogebra est très apprécié, mais il reste des défenseurs de Geoplan et Geospace…
Les établissements doivent s’adresser à leur Région pour s’équiper, le matériel reste trop souvent insuffisant, voire obsolète, mais l’annonce de l’épreuve pratique a créé une dynamique et amplifié les demandes d’équipement et de logiciels… Il faut également rester vigilants particulièrement sur les possibilités d’utilisation des logiciels libres : ils sont particulièrement bien adaptés parce que les élèves peuvent les utiliser facilement sur un ordinateur familial.
Tout le monde est d’accord pour reconnaître l’impact positif sur les élèves d’un travail en salle informatique, et ce à tous les niveaux, mais tous aussi regrettent de n’avoir pas suffisamment de temps pour le faire régulièrement. (Seconde, Première S, etc.).

Mathématiques et informatique

Est-il temps de développer un enseignement d’informatique ? La question ne semble pas ridicule à l’heure où la carte des options va sans doute être refondue ; il y aurait une complémentarité certaine à avoir une ou deux heures en plus pour cet enseignement à côté des maths (un peu comme en spécialité maths de TL : algorithmique, petite programmation, etc.).
Les cours pourraient être assurés par des enseignants de mathématiques volontaires, beaucoup maintenant ont des compétences en informatique ; il semble possible d’aménager une spécialisation optionnelle, par exemple par le biais d’une mention complémentaire « Informatique » au CAPES de mathématiques.

La réforme du Lycée

Gros sujet : vu le peu d’information dont nous disposons les points de vue furent divers… Cependant, deux mouvements semblent se dessiner : tout d’abord, les rapports de l’OCDE et les résultats de PISA font apparaître un trop grand nombre d’élèves très faibles dans notre population scolaire. Les élèves qui n’ont jamais redoublé ont des résultats très honorables, mais notre système ne sait manifestement pas s’occuper des élèves en difficulté (ceci est une des principales raisons des mauvais résultats PISA 2006). L’OCDE préconise dans son dernier rapport de faire de la sélection le plus tard possible. Ce conseil s’adresse sans doute en priorité à certains land allemands qui pratiquent une sélection précoce, mais il est évident que la question des élèves en difficulté tout comme la question de l’organisation de l’orientation doivent être vues comme des priorités dans toute réflexion sur l’évolution du système.
Le deuxième mouvement concerne l’enseignement professionnel. La France est un des seuls pays ayant 3 filières différentes : général, technologique et professionnelle. Vont-elles survivre ? L’instauration du bac pro en 3 ans nous apparaît comme un premier mouvement pour rapprocher les filières technologiques et professionnelles. Mais est-ce faisable ? Est-ce pertinent ? Certes, les lycéens professionnels tentent souvent désormais de poursuivre des études supérieures, et relever le niveau de leur enseignement général pourrait les aider à y réussir, mais ne va-t-on pas dans le même temps mettre en difficulté des élèves plus fragiles ? La qualité des filières technologiques françaises ne va-t-elle pas être mise en péril ? Nous sommes perplexes devant ces évolutions : concertation et expérimentation nous semblent indispensables avant de prendre des décisions brutales.

Pour les Secondes : l’organisation semble globalement satisfaisante, mis à part la question des options de détermination qui ne jouent pas leur rôle ; il est question de les remplacer par des “options de découverte”. Le rapport de l’I.G. sur la section S en propose une par trimestre, nous pensons qu’un trimestre est trop court pour développer un enseignement qui ait quelque impact. L’APMEP réaffirme son attachement à l’option « science », et les tentatives d’option scientifique excluant les mathématiques, bien que très marginales, nous inquiètent à l’extrême. Les mathématiques font-elles encore figure d’épouvantail auprès de nos décideurs en 2008 ?

Pour le cycle terminal, le rapport de l’I.G. sur la série S soumet l’idée d’un tronc commun pour certaines disciplines et de modules déclinés en mineure et majeure.
En ce qui concerne les mathématiques, vu l’hétérogénéité des niveaux acquis en fin de seconde comme des vitesses d’apprentissage et de réalisation des élèves, un tronc commun unique nous semble inconciliable avec des apprentissages réfléchis et motivants… Sur la base de l’existant, nous tentons d’imaginer une organisation compatible avec les projets qui semblent transparaître des interviews du ministre, et qui ne détruise pas totalement l’enseignement des mathématiques : il nous semble que l’on peut distinguer trois niveaux d’apprentissage (grosso-modo) :
Niveau N1 :
 équivalent actuel : L faibles, STG faibles, ES sans option maths
 horaire possible : 3 ou 2+(1)
 contenus : on peut penser à :Mathématiques du citoyen : pourcentages, stats et probas, suites (bases), fonctions (bases), systèmes linéaires
Niveau N2 :
 équivalent actuel : L forts, STG forts, ES avec option, ST2S, STL Bio
 horaire possible : 5 ou 4+(1)
 contenus : on peut penser à : N1+dérivées, limites, suites, équations, matrices
Niveau N3 :
 équivalent actuel : S, STI, STL Physique/Chimie
 horaire possible : 7 ou 6+(1)
 contenus : on peut penser à : N1+N2+compléments , en particulier en géométrie, trigo, probas
Cette solution semble plus réaliste que l’idée de modules superposés : la différence de niveau entre un élève actuel de 1ère L et de 1ère S par exemple est bien trop importante pour qu’un cours unique ne cause pas des dégâts irréversibles dans les classes : désintérêt des uns, découragement des autres.
Evidemment un cours de niveau 3 traiterait par exemple les contenus des cours de niveau 1 et 2 plus vite que les autres groupes, ce qui laisserait davantage de temps pour acquérir un niveau satisfaisant. On peut imaginer des passerelles d’un niveau à l’autre pour assurer de la souplesse dans le système.

Les consignes de correction au bac

Au bac S 2008, un des exercices pourrait comporter une question « avec prise d’initiative » où on évaluera la trace laissée par les élèves (ce qu’ils ont cherché, comment ils ont cherché, quelles compétences ont été mises en évidence). L’évaluation de telles questions est difficile. Les collègues habitués à ce type d’exercice font remarquer qu’il existe des points de passage obligés pour les élèves : ces points peuvent servir de points d’appui pour une notation cohérente ; ce n’est qu’après la correction d’un nombre suffisant de copies qu’on peut juger de la variété des démarches et de la qualité des productions. Les réunions d’harmonisation seront plus que jamais nécessaires et promettent d’être longues !
Par ailleurs les Journées Inter académiques des divers regroupements ont essayé, dans le prolongement des consignes de corrections de 2007, de travailler sur l’évaluation au Baccalauréat. Voici les principales compétences attendues des élèves telles qu’elles ont été listées dans les documents utilisés lors de ces journées de travail :

Compétences de base :

  1. Restituer et mobiliser des connaissances.
  2. Appliquer une méthode.

Autres compétences :

  1. Prendre des initiatives, choisir un modèle, émettre une conjecture, expérimenter.
  2. Raisonner, démontrer, élaborer une démarche.
  3. Evaluer, critiquer un résultat, vérifier la validité d’un résultat ou d’une méthode.
  4. Rechercher et organiser l’information utile.
  5. Maîtriser la lecture et le traitement de l’information.
  6. Développer une démarche, mettre en forme un raisonnement.

La réflexion sur l’évaluation par compétences ne fait que commencer et cette grille ne nous paraît guère opérationnelle : la signification des divers items était fort variée d’un professeur à l’autre dans les ateliers des inter académiques. Mais l’évaluation évolue car le « juste » ou « faux » ne suffit plus à évaluer les acquis des élèves . Pour que ce type d’évaluation soit exploitable, les sujets d’examen doivent être construits à partir de grilles pertinentes et reconnues par tous. On n’en est pas encore là.
Une précision de taille : les calculs dont les résultats sont fournis par la calculatrice, quels qu’ils soient, et y compris lorsque la calculatrice manipule le calcul formel, n’ont à être détaillés que si l’énoncé le demande, nous a-t-on dit. Pas question d’enlever des points à un élève qui copie le résultat de sa machine pour un calcul de dérivée si l’énoncé ne dit pas « justifier » ou « montrer que la dérivée est », etc…(question de contrat avec le candidat : il faut réduire les implicites dans les énoncés.)

Ceci dit la question de l’évaluation des élèves, et donc par ricochet celle des apprentissages nécessaires, a engendré un débat long et passionné entre tenants d’une technicité nécessaire et tenants du raisonnement seul. Ce débat sera certainement développé davantage à la prochaine réunion, les questions soulevées nécessitant un travail plus élaboré et construit qu’une simple discussion.

Pour alimenter le site
Si possible, merci de faire remonter vos informations, en particulier sur :
 les problèmes divers ( informatique, organisation, etc. ) rencontrés lors de la mise en place de l’épreuve pratique ou des TP informatiques (infos peut-être également demandées par l’inspection, faire éventuellement parvenir un double) ;
 les options sciences (nouvelles ou pas)
 toute autre info intéressante évidemment…

Catherine Combelles (catherine.combelles@gmail.com)
Frédéric Laroche (frederic.laroche@wanadoo.fr)

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