La réforme des concours de recrutement et des masters MEEF communiqué, février 2021

Communiqué de la commission Formation des Enseignants de l’APMEP du 1er février 2021.
Version réactualisée du communiqué de février 2020.

 

Préliminaires

Le texte qui suit est une version réactualisée à la demande du Bureau national du communiqué de février 2020 : très peu d’informations officielles ont été publiées depuis, bien que les maquettes de master soient à rendre en ce moment pour une mise en œuvre en septembre 2021.

Les maquettes des nouveaux masters MEÉF [1] sont à rendre dans l’urgence, alors que le cadrage des épreuves des concours n’a été officialisé que le 25 janvier 2021 [2]

Leur élaboration fait apparaître une grande disparité de contenus et de volumes horaires selon les INSPÉ [3], mettant en danger l’égalité de traitement des étudiants sur le territoire français.

Une véritable concertation doit associer tous les partenaires de la formation des enseignants sur les contenus des masters, le volume et la répartition des stages. Elle est nécessaire pour qu’une troisième réforme en dix ans améliore significativement la formation et le recrutement des enseignants et la réussite des élèves. Une mise en œuvre précipitée et sans visibilité, dans un contexte rendu difficile par les contraintes sanitaires, ne le permet pas et fragilise les équipes INSPE (ex-IUFM ex-ESPÉ) éprouvées par la multiplication des réformes.

Les informations diffusées à ce jour sur les masters et les concours soulèvent bien des questions qui devront faire l’objet de cette concertation, en particulier sur les points détaillés ci-dessous.

 

Masters

L’organisation prévue pour l’année de M2 impose aux étudiants de mener de front des stages, la rédaction d’un mémoire universitaire professionnel, la préparation des épreuves écrites et orales du concours, ce qui paraît très lourd.

Qui plus est, la perspective de stages en responsabilité à tiers-temps (voire au service modulable de 6 h à 12 h dans le premier degré et de 3 h à 9 h dans le second [4]) pose de sérieuses questions quant à la possibilité pour les étudiants concernés de suivre correctement la formation et de se préparer efficacement à un concours en fin d’année tout en assurant cette lourde charge d’enseignement. Cette réforme reporterait d’un an le statut de fonctionnaire stagiaire bien plus enviable que le statut de contractuel sous-payé envisagé pour ces étudiants de M2.

À l’inverse, nous sommes persuadés qu’une professionnalisation efficace ne peut avoir lieu que dans le cadre d’une véritable formation en alternance, comprenant avant le concours des stages d’observation et de pratique accompagnée, et, après le concours, une année au moins d’enseignement en responsabilité avec décharge significative pour tous, permettant un temps de formation continuée reposant sur une pratique de classe encadrée et réflexive accompagnée par des tuteurs. La proportion significative de lauréats non titulaires d’un master MEEF rend cette formation d’autant plus indispensable.

Dans la ventilation horaire proposée pour les masters, la part du disciplinaire doit être suffisante dans tous les INSPE pour assurer une véritable formation d’enseignants capables d’assumer les programmes qu’ils enseigneront. La professionnalisation doit être rééquilibrée afin que tous les étudiants inscrits en Master MEEF puissent bénéficier d’une solide formation en mathématiques, à la fois en disciplinaire, didactique, épistémologie et histoire.

Concours

Les épreuves du CAPES de mathématiques et CAPLP de mathématiques-physique, telles qu’elles semblent envisagées, ne garantiraient plus, comme c’est le cas avec les deux épreuves écrites actuelles du concours, une bonne évaluation du niveau disciplinaire des futurs enseignants. Sur les quatre épreuves prévues aux concours, une seule semble véritablement disciplinaire.

La seconde épreuve orale de tous les concours évaluerait « la motivation du candidat et sa connaissance de l’environnement et des enjeux du service public de l’éducation et sa capacité à incarner et verbaliser les valeurs de la République et à se positionner en fonctionnaire » [5]. Cette épreuve reprend un type d’évaluation (Agir en fonctionnaire de l’État) déjà proposé aux concours par la réforme de 2010, considéré inadéquat et drastiquement réduit par la réforme de 2013.

Les futurs enseignants doivent être prioritairement recrutés sur leur aptitude à transmettre des savoirs et non sur leur capacité être de bons communicants ou fonctionnaires.

 

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