Congrès International de Mathématiques de Madrid
J’ai eu la joie de représenter l’APMEP au Congrès International de Mathématiques qui s’est tenu en cette fin du mois d’août à Madrid. Pour mon premier congrès international de cette ampleur, je ne fus pas déçu par les deux évènements qui s’y déroulèrent. C’est tout d’abord dans l’avion qui m’emmenait dans la capitale espagnole que je découvris la curieuse frasque de Gregory Perelman. Je ressentis un petit sentiment de vivre un moment particulier, une de ces anecdotes qui pourra être racontée à nos élèves dans les années à venir, dans la lignée de ces esprits lumineux qui font la petite et la grande histoire des mathématiques. Le magnifique PALACIO MUNICIPAL DE CONGRESOS de Madrid me réserva le lendemain la seconde surprise, à savoir la consécration de la communauté mathématique française en la personne de Wendelin Werner. Il m’apparut sur le moment que cette nouvelle médaille Fields française recelait une double importance. D’une part, elle prouve encore une fois que les mathématiques françaises font « la course en tête » sur le terrain mondial. Ces mathématiques de recherche, certes très éloignées de notre enseignement, s’érigent ainsi en modèle lorsqu’elles sont – même rarement – médiatisées. D’autre part, elle fait la part belle aux probabilités et partant, leur octroie la place qui leur revient dans la formation générale et scientifique nécessaire à nos élèves et étudiants.
Le programme d’ICM 2006 offrait un programme diversifié dans tous les domaines des mathématiques. Depuis les plus théoriques et spécialisées, il réservait néanmoins du temps à l’éducation et à l’histoire de notre discipline sous forme de tables rondes, de communications ou de conférences. C’est ainsi que j’assistai à plusieurs communications très intéressantes couronnées par une passionnante conférence historique de Léo Corry sur l’un des problèmes de Hilbert concernant l’axiomatisation des sciences physiques.
Ma présence à Madrid ne s’arrêtait pas à la seule observation. J’y présentai également le rôle de l’APMEP dans la création des IREM. A l’issue de ma communication, un collègue espagnol me confia que l’action de l’association à cette époque et le résultat qui s’en suivit se révélèrent exemplaires pour lui et ses collègues au point d’adhérer quelques années. Avec ce témoignage direct d’une présence de l’APMEP au moins européenne depuis de nombreuses années, gageons que notre association puisse continuer à marquer la route.