Bulletin Vert n°491
novembre — décembre 2010
Frayeur dans la montagne
Plusieurs des membres du congrès Bourbaki de Pelvoux avaient amené leur famille. Mon épouse Marie-Hélène et nos enfants s’y trouvaient avec moi. Timide, Claudine, qui n’avait pas plus de sept ans, craignait ces réunions Bourbaki. Un jour Dieudonné lui proposa de la conduire dans les environs chercher des plantes pour son herbier ; Elle le suivit, terrifiée par cet homme immense, au rire énorme et se fâchant souvent. Comme le Petit Poucet elle croyait qu’il l’emmenait pour la perdre dans la forêt, mais n’avait pas osé refuser. Elle avait quand même soigneusement repéré les lieux.
À leur retour, Dieudonné l’aida à identifier les plantes avec la Flore Bonnier. Claudine n’eut désormais plus jamais peur de Dieudonné.
Un mathématicien aux prises avec le siècle, p. 17