Henri Bareil nous a quittés… Editorial du BGV 141

Ce n’est pas un édito habituel que vous allez lire. Contrairement aux BGV du mois de juin, il ne sera question ici ni des sujets de mathématiques du baccalauréat 2008, ni des nouveaux programmes de collège, ni même de la possible réforme du lycée, mais de la disparition d’un homme qui a profondément marqué la vie de l’association pendant presque un demi siècle. La maladie ne lui a pas laissé de répit et malheureusement il n’assistera pas aux manifestations du centenaire de l’APMEP. Il était notre président d’honneur depuis le mois de décembre, quel regret de ne pas l’avoir nommé plus tôt !

J’ai fait sa connaissance lors des journées nationales d’Albi en 1996, c’était déjà un homme âgé, mais qu’est-ce qu’il pouvait m’impressionner ! J’ai appris à le connaître dans les réunions du comité de la Régionale de Toulouse. Il savait encore s’impatienter contre notre manque d’audaces. Sa présence s’est faite rassurante quand j’ai pris la présidence de l’association, sans elle, je ne sais pas si j’aurais osé franchir le pas.

Henri n’aura pas présidé l’association très longtemps, à peine deux ans, de 1972 à 1974. Mais il laissera son empreinte par la richesse des idées et des textes auxquels il participe, en particulier :
 la charte de Caen en 1972 dans lequel le fonctionnement des établissements était complètement repensé,
 la charte de Paris en 1992 dans laquelle apparaissent les huit moments de l’activité mathématique.

Henri aura toujours préféré enseigner au collège. Pendant de nombreuses années, il initie au sein de l’association la réflexion sur l’enseignement des mathématiques au collège. Il se bat au moment des mathématiques modernes, en 1972 - 1973, pour que les programmes de quatrième et de troisième soient réaménagés et permettent une pédagogie adaptée aux diverses classes. C’est sous sa présidence, que l’APMEP orchestre une vigoureuse protestation des professeurs de mathématiques, en faisant circuler une pétition qui recueillera 15 000 signatures soit les trois quarts de l’effectif des profs de math. L’APMEP obtient une circulaire d’interprétation des programmes et participe à son élaboration. Henri est membre, entre autres, dans les années 1980 d’un groupe de travail intitulé « pour un renouvellement de l’enseignement des mathématiques au collège ». Ce groupe refuse que les programmes soient simplement une liste de contenus ou d’objectifs généraux. Il préconise une entrée dans les programmes par 10 problématiques : repérage dans le plan et la sphère ; équations et inéquations, résolutions de problèmes ; passage d’un langage à un autre ; … En 1985, sous l’impulsion d’Henri, l’inspection générale fait corps avec l’APMEP pour l’écriture des programmes de collège. Ce sont des programmes dont l’esprit est encore en vigueur actuellement.

Je voudrais terminer cet hommage par un extrait de la profession de foi d’Henri pour rentrer au comité national de l’APMEP en 1970. Voici ce qu’il écrit : « Aussi souhaiterais-je, dans la ligne d’action de l’APMEP, contribuer à représenter, au sein du comité national, les régionales et les adhérents, par exemple pour œuvrer avec toujours plus de vigueur, pour une mise en forme et une application plus progressives des nouveaux programmes, la réduction des effectifs des classes, l’intégration dans le service régulier des activités de formation permanente… Corrélativement je prendrais volontiers ma part du travail de l’APMEP à l’échelon national  ».

Je pense qu’effectivement il a pris plus que sa part de travail !

MERCI HENRI

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