Bulletin Vert n°468
janvier — février 2007
In memoriam
Gustave Choquet
Adrien Douady
En prolongement d’hommages déjà rendus dans le BGV 131, page 2
Gustave Choquet
Décédé le 14 novembre 2006, il était né le 1 mars 1915. Élève de l’E.N.S, agrégé de mathématiques en 1937, Docteur ès-sciences en 1946, de l’Institut Français de Pologne il est passé à Grenoble, puis à Paris (Faculté des Sciences et École Polytechnique)… Il s’est illustré dans de très nombreux domaines des mathématiques où il apportait, entre autres !, « une vision directe et géométrique des problèmes ».
Brillant professeur d’Analyse, il regrettait la sécheresse formaliste de Bourbaki et … s’intéressait beaucoup aux enseignements élémentaires, ainsi avec son « Enseignement de la géométrie » (1964) qui initiait sa « construction », niveau Quatrième, à partir d’observations familières et concrètes.
Alors qu’il avait participé, ces années-là, aux cycles de grandes conférences lancés par l’APMEP, il s’irrita des excès, notamment de la Quatrième à la Seconde, des programmes de 1969-1972.
En 1978, tandis que l’Inspection Générale de mathématiques d’alors, avec une outrance de néophytes, réclamait le rejet absolu du concept de distance jusqu’en Troisième, G. Choquet conduisit une riposte sévère de l’Académie des Sciences et s’allia à l’APMEP pour faire triompher avec elle, en juillet 1978, un programme de Quatrième-Troisième plus « classique » et raisonnable.
J’eus alors l’occasion de travailler cela avec lui et j’en garde avec, de ma part, une respectueuse amitié, un souvenir émerveillé.
Adrien Douady
Décédé le 2 novembre 2006 à l’âge de 71 ans, Adrien Douady était l’un de nos plus brillants mathématiciens. Il pratiquait et enseignait notre discipline avec la liberté d’esprit qu’il mettait dans tous les domaines et qui inspirait tous ses comportements.
S’il a assez peu publié, il n’en a pas moins multiplié les Conférences, y compris à l’APMEP où il était fort apprécié, et formé des générations d’étudiants, à Nice puis à l’E.N.S. et à Orsay. Et le film de François Tisseyre « La Dynamique du lapin » (fractale étudiée par Adrien Douady) a ravi de nombreux auditoires, notamment à l’APMEP !
Son épouse, Régine, grande amie de l’APMEP, est l’un des fleurons de la Didactique française des mathématiques et l’un des piliers de l’Irem de Paris-Sud où elle a pris place dans la lignée de ses excellents Directeurs successifs. À elle et à leurs fils (dont l’un nous a aussi enchantés d’une belle conférence) vont nos plus vives condoléances.