L’APMEP est orpheline
Henri Bareil nous a quittés. On a beau savoir que cela se termine forcément comme ça, eh bien pour lui, non, on ne croyait pas que ce fût possible.
Il était depuis si longtemps l’âme de l’association, avec ce mélange de conviction, de courage, de diplomatie qui le caractérisait que, non, on ne peut pas imaginer l’APMEP sans Henri.
Pour nombre d’entre nous, Henri était un père. Il nous avait guidés tout jeunes, il nous avait aidés à penser notre métier, nous avait incités à le raconter, avait encouragé nos premiers écrits, nos premiers engagements. Son énergie, son activité incroyable au service de l’association, sa force de conviction, ses indignations, son enthousiasme nous avaient laissé croire à l’immortalité.
Henri aimait bien ce que j’écrivais. Un jour, il y a bien longtemps, il m’avait dit : « Comme il doit être heureux, l’homme à qui tu écris des lettres d’amour ».
Henri, je lui ai souvent écrit, des mots amicaux, des mots autour du travail, des mots autour de nos accords et de nos désaccords. Mais je ne lui ai jamais écrit de lettre d’amour.
Alors, maladroitement, trop tard, je tente de me rattraper.
Henri, nous t’avons tous beaucoup aimé.
Claudie Asselain-Missenard