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Les yeux plus gros que le ventre Les TICE dans le dispositif scolaire
Serge Pouts-Lajus [1]
Résumé
Quelles que soient les explications retenues, le système scolaire est caractérisé par une remarquable stabilité, dont il faut tenir compte lorsque se pose la question de le réformer. Les structures nouvelles s’avancent le plus souvent masquées derrière les traditions qu’elles visent à remplacer. C’est particulièrement vérifié en ce qui concerne l’introduction des TICE (Techniques d’Information et de Communication pour l’Enseignement) qui jusqu’ici n’ont pas réussi à s’imposer : résistance au changement de l’organisation scolaire et des enseignants, ou absence d’intérêt et d’efficacité pédagogique ? Deux séries de difficulté évidentes : le principe d’indépendance et de liberté pédagogique des maîtres, et leur nécessité d’adaptation à la présence d’ordinateurs dans la classe qui modifie radicalement la relation avec les élèves. Des enseignants peuvent être tentés à titre personnel. Un exemple est donné avec une institutrice "traditionnelle" au départ qui a su trouver une solution qui lui appartient en propre. L’institution ne pourra pas imposer les réformes d’en haut, surtout "si elle a les yeux plus gros que le ventre", mais les enseignants ne rejettent pas les TICE, ils s’en emparent avec vigueur, suivant un scénario inattendu. Cette dynamique d’innovation par le bas pourrait avoir des conséquences beaucoup plus profondes qu’on l’imagine.
Plan de l’article
- Le dispositif scolaire : une forme institutionnalisée d’éducation
- L’exemple des TICE
- Aude, institutrice à Besançon
- Conclusion
- Références
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