Lettre à la DGESCO (classe de seconde)

Le 22 mai 2007

Pombourcq Pascale
Présidente de l’APMEP
à
Monsieur Nembrini
Directeur de la DGESCO

Monsieur,

Les nouveaux programmes de collège viennent de paraître. Le programme de troisième se mettra en place à la rentrée 2008. Les changements dans ce programme sont profonds. Pour qu’il soit compatible avec le socle, les probabilités sont apparues, mais de ce fait toute géométrie vectorielle a disparu. A la rentrée 2009 va donc se poser le problème de l’adaptation du programme de seconde à ces nouveaux programmes de collège, ainsi que des moyens de remédiation pour les élèves de seconde n’ayant pas encore atteint le niveau du socle commun en mathématiques.
Pour que toute modification soit applicable dès la rentrée 2009, il faut, nous semble-t-il, que les projets de programme, soient soumis à concertation dès l’année 2008, c’est-à-dire dès l’année prochaine. Nous souhaitons que cette réflexion autour des nouveaux programmes de seconde, s’accompagne simultanément d’une réflexion sur la structure de la classe de seconde. La multiplication des options de détermination rend le choix pour les parents et les élèves très confus. C’est malheureusement souvent le bouche à oreilles qui fonctionne et certaines options acquièrent ainsi un statut élitiste qu’elles n’étaient pas destinées à avoir. Ces options ne jouent plus le rôle qui leur était dévolu et aident de moins en moins les élèves à choisir en toute connaissance de cause leur orientation. Or, nous pensons qu’une orientation raisonnée doit être un objectif majeur de la classe de seconde. Il nous paraît urgent et important de réviser le dispositif actuel.

Nous expérimentons depuis plusieurs années et à grande échelle, principalement sur l’académie de Montpellier, une option de détermination, appelée option sciences. Il s’agit d’une option pluridisciplinaire organisée autour de thèmes communs déclinés dans trois matières scientifiques. Elle rencontre un grand succès auprès des élèves et plus particulièrement des filles, intéressées par les sciences, que des options plus techniques, comme MPI, effraient parfois. La formation qui y est assurée n’est pas un prolongement du cours et encore moins un “surentraînement” à son assimilation, mais veut se présenter comme une ouverture plus large sur le monde scientifique . Destinée à faire acquérir aux élèves une culture scientifique et une réflexion sur la méthode scientifique, cette option est dispensée sur la base de 3 heures hebdomadaires avec pour principaux objectifs :

DONNER DU TEMPS aux élèves pour :
leur faire acquérir une culture scientifique en mettant en œuvre une convergence de démarches de plusieurs disciplines scientifiques autour d’un même thème ;
 leur donner le goût des sciences, développer la curiosité et le plaisir d’apprendre en les mettant en situation de recherche, d’expérimentation et de réussite dans les disciplines scientifiques ;
 développer la curiosité scientifique indispensable à tous les citoyens du XXIème siècle en faisant appel à leur imagination, en développant leur créativité et en les rendant plus autonomes ;
 augmenter le nombre de jeunes filles dans les filières scientifiques ;
 atténuer la brutalité de la transition entre la classe de seconde et le cycle terminal du lycée, en réduisant le “saut” méthodologique et conceptuel entre la seconde et la première.
 guider les élèves dans leur choix d’orientation en classe de première par une initiation à la démarche scientifique, pour qu’ils confirment ou modifient leur choix en connaissance de cause.

Pour des raisons de calendrier, mais aussi de structures (la classe de seconde est réputée difficile pour les élèves mais aussi pour les enseignants), la réflexion sur cette classe est urgente. L’enseignement des sciences pour ce public très hétérogène est particulièrement difficile, et fonctionne mal.
De notre côté nous avons développé une réflexion approfondie et nous expérimentons depuis plusieurs années déjà ce dispositif. La solution apportée par l’option sciences satisfait tous les partenaires. Son organisation demande peu de moyens : pas de besoins techniques spécifiques autres que ceux qui sont déjà dans tous les établissements, pas de surcroit d’enseignement important dans une seule discipline puisqu’il suffit d’une heure en maths, une heure en physique, et une heure en SVT ou sciences de l’ingénieur. Il est ainsi facile et peu coûteux, même dans des petits lycées qui ont des moyens réduits, d’améliorer rapidement et sûrement le fonctionnement de cette classe.

Nous souhaiterions vous rencontrer le plus rapidement possible pour échanger sur les problèmes soulevés dans ce courrier.

En espérant vivement que vous répondrez favorablement à notre demande, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués à une formation mathématique de qualité.

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