Bulletin Vert no 440
mai — juin 2002
Mathématiques en environnement multimédia
L’article qui suit est le fruit d’un débat approfondi et sans concessions [1] que j’ai mené par courrier électronique, avec un jeune enseignant du Nord, convaincu de l’importance des TICE pour l’enseignement des mathématiques et porte-parole d’une association qui propose aux collègues des documents mathématiques gratuits sur le portail qu’ils ont créé.
Ils transposent sur le Net la tradition mutualiste de l’APMEP qui met à la disposition de tous les travaux, les expérimentations et les réflexions menés dans les classes et au sein des commissions [2].
Leur site est en construction. Nul ne le prétend abouti. Il n’est pas difficile d’y trouver des activités peu intéressantes (comme dans les livres…). On se heurte à d’inévitables problèmes techniques. Mais à s’y promener sans esprit de dénigrement, on se dit que les fruits pourraient bien passer la promesse des fleurs.
Ils ne prétendent pas réinventer le monde ou l’enseignement des mathématiques. Ils travaillent en relation avec l’IUFM du Nord-Pas-de-Calais où la formation des futurs enseignants intègre dès aujourd’hui, de manière très consistante, les NTIC (nous rendrons compte de ce travail prochainement).
Ils n’imaginent pas être le seul site intéressant et mutualiste de mathématiques : sans doute devront-ils opérer des rapprochements ou des fusions avec d’autres, pour atteindre la masse critique, en deçà de laquelle l’entreprise s’éteint, par exténuation des acteurs…
Ils cherchent une alternative à l’industrie de l’enseignement, dont Nico Hirtt décrivait les menaces lors des journées de Lille. Ils s’appuient sur un précédent célèbre : Linux n’est-il pas en train de monter en puissance face à Microsoft ?
Ils savent qu’ils ont besoin de l’appui de l’APMEP [3] (et des IREM) pour que leurs réalisations virtuelles aient qualité et profondeur. Mais l’APMEP et les IREM peuvent-ils se passer de leur dynamisme, de leur vision, de leur jeunesse ?
Ils sont représentatifs d’un bouillonnement sympathique, un peu brouillon et parfois agaçant, mais inventif et évidemment porteur d’avenir, qui caractérise le Net. Il y aura beaucoup de déchet. Mais l’immense travail entrepris par ces enseignants et leurs associations, donnera naissance, après décantation, à des outils et à des façons de travailler dont on ne pourra plus se passer dans quelques années (quel enseignant peut ignorer aujourd’hui les très « jeunes » Cabri, Geoplan ou Derive ?).
Engageons le débat avec eux. Tendons-leur une main d’association.