Nouveaux programmes des séries STI
Un projet de nouveaux référentiels pour les séries STI (si le sigle est inchangé, il signifie désormais Sciences et Technologies de l’Ingénieur) a été proposé à concertation des enseignants. Ces nouveaux programmes seraient applicables à la rentrée 2008. Lors du séminaire, le bureau national de l’APMEP a présenté à Jacques Moisan ses commentaires et propositions concernant ce projet.
La première remarque est d’ordre structurel et tristement classique : l’horaire est modifié et passe de deux heures classe entière plus deux heures dédoublées à trois heures classe entière et une heure dédoublée. L’Inspection Générale n’a hélas pas pu enrayer cette diminution d’horaire. Certes, si l’horaire élève est identique, les directives ministérielles, basées sur une réduction des coûts, sont en contradiction avec les intentions affichées dans le nouveau référentiel : « Chacune des spécialités de la série rénovée ouvrira sur un large champ de formations supérieures, technologiques (CPGE, STS et IUT), universitaires (DEUG, licences professionnelles) ». Ces séries ont donc vocation à proposer une formation mathématique de bon niveau pour un suivi d’études demandeuses de mathématiques.
La deuxième remarque est programmatique. On peut d’abord noter que pour chaque nouvelle spécialité (il y en a désormais six) les programmes sont présentés en différents modules (Algèbre, Suite 1, Suite 2, Calcul intégral 1, 2 et 3, etc.). Cette présentation ressemble à ce qui est fait en STS et est plutôt satisfaisante puisqu’elle a l’avantage d’être précise quant aux contenus développés en première et terminale tout en tenant compte des spécificités de chaque spécialité. Mais une lecture plus approfondie laisse à penser que les contenus n’ont pas été actualisés, comme un « copié-collé » rapide des anciens programmes, voire augmentés pour certains modules de notions nouvelles comme les intervalles de confiance par exemple en statistiques 2 ou carrément mystérieusement agrémentés de l’existence de calcul intégral 2 ou 3 qui n’apparaissent in fine dans aucune spécialité. Tout cela donne le sentiment d’un travail rapidement effectué après pourtant de longs atermoiements sur les modifications de ces séries.
La troisième remarque est organisationnelle. Une nouvelle fois, on met « la charrue avant les bœufs » puisque ces modifications entreront en vigueur une année seulement avant le changement de programme de la classe de seconde en 2009, au risque d’être sinon immédiatement obsolètes, au moins en articulation boiteuse avec ces derniers. Décidément, les séries Sciences et Technologies de l’Ingénieur semblent déconnectées de l’évolution classique des programmes de la sixième à la terminale. Va-t-on, comme en 2000, devoir demander et attendre des aménagements temporaires ? Drôle de façon de fonctionner !