Rencontre du bureau de l’APMEP avec le SNES et le SGEN
Les postes au concours : 9 800 postes sont mis au concours cette année, toutes matières confondues, mais il y en aura en fait 8 000, toutes matières confondues puisqu’il y aura un refus total du ministère de créer des listes complémentaires. Le remplacement en interne va entraîner de fait la suppression des TZR. La diminution des postes mis au concours va de pair avec la bivalence relancée par le ministre. De plus, il semble qu’il y ait moins de départ à la retraite que prévu. L’argument démographique n’est pas mis en avant. Le ministère raisonne à flux décroissants (âge de sortie du système éducatif abaissé), alors que nous raisonnons à flux constants d’élèves (taux de passage dans les classes supérieures). Dans le cadre de la régulation de la dette, ce sont les fonctionnaires qui sont visés et en tout premier lieu les enseignants. La bivalence a été remise à l’ordre du jour par le rapport de la cour des comptes sur les enseignants qui n’ont pas d’élèves devant eux. Les enseignants de physique appliquée vont pouvoir postuler dès cette année sur des postes de physique chimie. Ce sont des professeurs bivalents au sens de bi qualifications que l’on souhaite. Il n’y a eu aucune concertation sur le CAPES mention complémentaire. Le CAPES d’EPS peut avoir des mentions complémentaires partout, puisque le but est de les « recaser ». 5 000 étudiants se sont inscrits pour la mention complémentaire, et parmi eux, ceux de physique sont les plus nombreux. La bivalence est pensée également pour répondre aux problèmes de la liaison école collège, mais malheureusement ce ne sont pas les raisons pédagogiques qui priment à la mise en avant de la bivalence.
Le cahier des charges des IUFM doit être publié au mois de février, mars. Pour l’instant rien ne filtre sur ce qui est en cours d’écriture.
La désaffection dans les filières scientifiques touche surtout les DEUG scientifiques, mais c’est le vivier de recrutement des enseignants et des chercheurs. Les spécialités mathématiques en terminale S se vident (note 0538 de la DEP) au bénéfice de la spécialité physique. La spécialité physique est essentiellement expérimentale, alors que la spécialité mathématique donne du travail. La spécialité mathématique touche essentiellement les milieux favorisés. Elle est ressentie par les élèves comme la plus difficile. Cela pose la question de notre enseignement : le saut entre la classe de seconde et la classe de première, l’inadéquation horaires programmes. Les conditions sont telles que notre matière ne peut être perçue que comme difficile. Il y a unanimité des enseignants de toutes les matières scientifiques pour dire que les élèves sont en difficulté dans le supérieur à cause des mathématiques. La section S est restée une classe d’élite, socialement, bien qu’elle se soit malgré tout démocratisée. Mais il y a aussi un problème du niveau des élèves qui arrivent au lycée. Une grande partie de nos élèves arrive à bout de souffle en seconde. La demande des familles est un bac général, pour que les enfants aient le plus de chance de réussir leurs études supérieures. Les jeunes demandent d’avoir dans toutes les filières du français, de la philosophie, des matières où ils peuvent réfléchir. Les mathématiques sont sélectives quand on n’en fait pas et c’est dans cette situation que nous sommes actuellement, puisque l’inadéquation horaires programmes a cet effet.
L’option sciences : c’est un projet extrêmement séduisant. On a tous envie de se créer un petit coin de paradis. Des expérimentations de diverses options se créent tous azimuts : PCI, mesures physiques en SVT, ... Pourquoi avoir en option des matières qui sont dans le tronc commun ? Pourquoi réserver à l’option sciences ce que l’on aimerait faire pendant les heures de cours ?
Les heures de module : dès qu’il y a une réforme, les heures de dédoublement sont supprimées. Toutes les classes de STG dans l’académie de Versailles sont à 35. Le seuil du dédoublement à 24 a sauté.
Le baccalauréat : la capacité des calculatrices devient illimitée pour un coût modeste. Il faut donc réfléchir à d’autres types d’épreuves. En SES, les enseignants ont été confrontés il y a cinq ans à ce type de problèmes, ils les ont interdites aux épreuves de baccalauréat, mais cela pose d’énormes problèmes pour l’enseignement. Créer deux épreuves revient à former nos élèves sur deux compétences : utilisation des outils informatiques, mais parallèlement savoir se passer de la calculatrice dans une épreuve de 4h. Or nous n’avons pas le temps de former nos élèves aux exigences actuelles. Comment faire pour en rajouter d’autres ? Si une épreuve de TP se met en place, il faut du temps pour y préparer nos élèves, la commission lycée l’a chiffrée à, à peu près, 20h par an. Le pilotage par le bac comble le vide de toute autre forme de pilotage, formation continue, conseils pédagogiques, ...
Le socle commun : alors que les travaux sont bien avancés, aucune information officielle ne filtre sur ce sujet. L’APMEP n’a été ni consultée, ni informée. La presse, en particulier Le Monde, du 10 janvier et Libération du 6 janvier, ont obtenu quelques informations mais partielles. Un syndicat a réussi à obtenir des informations un peu plus fournies. Pour l’instant le document de cadrage, pour l’écriture du socle commun, tel qu’il est écrit, est beaucoup trop flou. Il ressemble aux grandes lignes du programme de quatrième, mais en même temps on peut y trouver un peu ce que l’on veut. Y sont déclinées des compétences comme « rechercher l’information utile et l’organiser, lire et comprendre un énoncé ou une consigne » et des compétences techniques telles « résoudre des problèmes conduisant à une équation du premier degré à une inconnue à coefficients numériques ». Des informations complémentaires se trouvent sur le site.
L’apprentissage à 14 ans : le droit de retour dans le cursus scolaire ne sera que sur le papier. Matériellement, c’est impossible, il n’y aura pas de retour des enfants vers les collèges ou les lycées professionnels.
Les actions communes : l’inadéquation horaires programmes se généralise aux sections STG, STI, ... Un texte commun APMEP, SNES, SGEN sera publié. Notre enseignement bouge mais on ne lui donne pas les moyens de bouger.