La réunion du 7 janvier 2023

La réunion s’est déroule en visio-conférence. Une grande partie du temps a été consacrée à faire le point sur la mise en place du master et de la formation des reçus au CAPES 2022 dans les sites des participants, avec comparaison des différents problèmes et solutions.

Compte-rendu de cette réunion ci-dessous.

Situation des étudiants

La situation des étudiants de classes défavorisées s’avère problématique depuis le passage des concours en fin de M2 [1], on constate beaucoup de découragement, d’abandons. Le taux de démission des AED [2] est élevé, pas seulement en master. Le nombre d’heures effectuées par les formateurs est en forte augmentation, spécialement dans le cadre de la formation continuée. Cette formation a été mise en place dans l’urgence, avec des financements de dernière minute, voire non encore débloqués. La formation à mi-temps pour les non titulaires du master MEEF [3] est en partie commune avec les M2 dans certains sites, jusqu’à prendre la forme d’un M2 allégé, souvent par manque de formateurs ou de nombre suffisant d’étudiants. Le mélange des genres s’avère finalement intéressant.

Charge de travail

Trouver des temps pour les quelques journées de formation des lauréats titulaires d’un master MEEF est très difficile, particulièrement en premier degré, aucun remplacement des enseignants n’étant prévu et d’autres formations occupant déjà le temps hors service.

La charge de travail du master MEEF est souvent sous-estimée par les entrants. Le taux de non réussite est lié à la non-compensation des blocs, plus ou moins stricte selon les INSPE [4]. Beaucoup des non reçus au M1 ont abandonné avant la fin de l’année ou se reconvertissent.

Lorsqu’il y a des redoublants, ils constituent surtout une « anti-tête » de classe. La charge de travail en M2 est considérable, les étudiants sont débordés partout, quel que soit le format mis en place pour les stages. On constate que de nombreux enseignants, formateurs, tuteurs, ont gardé en tête l’ancien mode de fonctionnement du M2 post-concours où les lauréats avaient un mi-temps en responsabilité. Les évaluations diverses, projets, expérimentations, et autres activités de formation à la pratique du métier de professeur impliquent trop souvent une charge de travail très conséquente en plus des heures de présence à l’INSPE ou dans les établissements de stage. Globalement, les étudiants ont bien peu de temps pour préparer le concours à venir. Pour diminuer cette charge, dans certains sites, une évaluation réflexive, ou sous forme de conseils aux étudiants, non prise en compte dans la réussite du master, a été mise en place pour certains modules. La charge de travail est décuplée pour les étudiants contractuels, en général plus impliqués en didactique mais plus faibles en disciplinaire. Le taux des contractuels en M2 est très variable d’un site à l’autre et d’un concours à l’autre, entre zéro et une majorité des étudiants.

Lieux de stage

Les lieux de stage sont en général situés à moins d’une heure de l’INSPE, mais parfois jusqu’à 1h30 dans les grandes académies. Les stages sont en grande partie filés en second degré et plus groupés en premier degré. Certaines académies ne proposent en second degré que des stages en collège pendant tout le master. L’importance de stages en lycée en M2 est souligné par les participants, pour la préparation du CAPES et de la suite de leurs affectations.

modèle du CAPES

Le modèle du CAPES [5] national est en discussion au ministère, ainsi que la titularisation (ou CDIsation) rapide des contractuels. La commission en a discuté longuement, à Jonzac en octobre (voir le compte-rendu) et lors de la présente réunion. Il en ressort l’importance que l’APMEP prenne position sur ce point.

Manque de candidats

Dans la plupart des sites, le manque de candidats au CAPES est alarmant, dès le M1.

Certains établissements n’ont en mathématiques que des contractuels, alors que certains lauréats, mal classés, préfèrent démissionner pour éviter les établissements difficiles. Les contractuels peuvent choisir leur académie et établissement, ce qui a un effet inverse sur les affectations imposées aux néo-titulaires. La rémunération des certifiés n’apparaît pas assez attractive par rapport à celle des contractuels.

Les participants s’inquiètent du manque d’implication de certains contractuels dans l’équipe pédagogique et l’établissement, du niveau de leur formation, etc., qui ne viendront pas naturellement si on leur accorde un CDI [6], les habitudes étant prises. Il est souligné que le CAPES interne leur permet de devenir titulaires, en contrôlant leur aptitude.

Les participants restent attachés au concours national externe et interne garantissant une égalité entre tous les candidats et tous les lauréats.