Mastérisation : lettre de la présidente de l’APMEP au ministre de l’éducation nationale
Pombourcq Pascale, Présidente de l’APMEP
à
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale
Le 22 avril 2009
Monsieur le Ministre,
Dans un courrier adressé à Madame Valérie Pécresse, daté du 5 février, nous lui faisions part de nos inquiétudes concernant le projet de recrutement des futurs enseignants, professeurs de collège, de lycées, ou professeurs des écoles. Notre courrier est malheureusement resté sans réponse ni accusé de réception à ce jour.
L’association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public suit depuis le début, avec beaucoup d’attention, ce dossier. Nous sommes désormais à quelques mois de la mise en place de la réforme et de trop nombreuses questions fondamentales restent, à ce jour, sans réponse. Nous avons l’impression de revivre les imprécisions, et les défauts de communication qui ont entouré l’élaboration de la réforme des lycées et qui ont conduit à son report.
Des critiques sur les IUFM ont constamment accompagné les discussions sur la réforme et bien des propos caricaturaux ont été tenus, par vous-même en particulier. On ne peut pourtant nier la qualité actuelle de la formation des enseignants, qu’ils soient PLC, PLP ou PE. Débuter sa carrière par une formation professionnelle en alternance, sans le souci du concours, avec un service partiel en responsabilité (d’un maximum de 8h hebdomadaires), accompagné (et par un stage de pratique accompagnée), est un acquis qu’il faut préserver à tout prix. Les Ministres successifs de l’Education Nationale reconnaissent qu’il est de plus en plus difficile d’enseigner ; la formation initiale des enseignants est un facteur décisif de la qualité de l’école, il ne faut pas y renoncer sous couvert d’économies : il est des priorités sur lesquelles on ne doit pas tergiverser.
Voici les points de la réforme demandent impérativement à être précisés :
les modalités de stages : quelle en sera la durée ?à qui seront-ils ouverts ? quelles seront les missions des stagiaires ? comment seront-ils encadrés ?
la rémunération des étudiants se destinant à l’enseignement,
les modes d’intégration dans les universités des actuels formateurs IUFM qui ne sont pas universitaires (les situations d’une université à l’autre sont très diverses),
la question de l’homogénéité des maquettes de formation.
Nous tenons à ce que l’enjeu prioritaire de la réforme reste la qualité du recrutement et de la formation des maîtres, et que l’accès à la profession d’enseignant ne devienne pas un privilège réservé aux étudiants fortunés.
Le comité de l’APMEP, réuni les 21 et 22 mars a adopté à l’unanimité la motion suivante :
Pour la session de concours de recrutement 2010, l’APMEP demande le maintien à l’identique de l’ensemble des concours de la session 2010 :
mêmes conditions de diplômes universitaires (licence et non master),
mêmes conditions de préparation
structures de concours inchangés,
maintien de l’année de formation professionnelle (PE2, PLC2, PLP2), en tant que fonctionnaires stagiaires en 2010-2011, pour les lauréats des concours 2010.
Nous considérons que le processus engagé est inadéquat et nous demandons que soit pris le temps d’une réflexion collective et d’une large concertation sur la formation et le recrutement des enseignants.
Cela fait des années que nous nous intéressons de près au recrutement des futurs enseignants, nous souhaiterions donc vous faire part de nos propositions et pour cela nous restons à votre entière disposition.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués à une formation mathématique de qualité.
Pascale Pombourcq